« Dans un monde où tous tes mouvements peuvent être suivis, assures-toi au moins qu’ils soient groovy. » L’espace numérique a encore été secoué ce week-end, à l’instar d’un James Bond des temps modernes, avec l’annonce que le président Biden a ratifié une loi rendant légale une pratique d’espionnage quelque peu controversée. Vous l’avez deviné, mes chers lecteurs, on replonge dans le monde ombragé de la surveillance sans mandat avec la réautorisation de la Section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), permettant aux agences américaines de garder un œil (ou deux) sur les communications de cibles étrangères sans demander leur permission. Et comme dans toute bonne fête d’espions, les Américains peuvent aussi se faire involontairement inviter.
La réautorisation de cette section est passée de justesse au Sénat, tel un coureur franchissant la ligne d’arrivée alors que le compte à rebours menace d’expirer. Initialement prévue pour s’éteindre à la fin du bal vendredi minuit, elle a reçu une rallonge jusqu’en avril 2025. Imaginez, c’est comme si votre abonnement Netflix était prolongé au moment même où vous pensiez perdre l’accès à votre série préférée. Mais ici, la série en question est celle des écoutes sans mandat, avec un peu moins de romantisme et beaucoup plus de controverses, notamment en raison des craintes pour la vie privée des Américains.
D’apparition en 2008, la Section 702 n’en est pas à son premier remake. Elle a déjà été renouvelée à deux reprises, offrant une porte dérobée aux agences de renseignement pour accéder aux communications sans avoir à frapper. Cela dit, ce n’est pas un feuilleton apprécié de tous, avec des critiques venant des deux côtés de l’échiquier politique et des acteurs de la vie civile, inquiets des implications pour la vie privée des citoyens. Kia Hamadanchy de l’American Civil Liberties Union (ACLU) a même qualifié sa passage de « profondément décevant ».
La réautorisation de la Section 702 fera danser vos données sur un air d’espionnage, que vous le vouliez ou non.
En dépit des inquiétudes, la loi a été poussée à travers le Sénat, avec un vote de 60 contre 34. Les promesses de rectifier les expansions les plus inquiétantes de cette surveillance dans un futur proche affluent, mais restent des mots en attente d’action. Quoi qu’il en soit, l’ACLU reste à l’affût, prêt à transformer ces promesses en réalité.
Pour conclure, alors que les débats sur la vie privée versus la sécurité nationale continuent de faire rage, une chose est sûre : vos secrets peuvent ne pas l’être tant que ça. Dans le grand bal de la surveillance, il semble que certains soient un peu plus égaux que d’autres devant les yeux scrutateurs du gouvernement.
Tout compte fait, il est peut-être temps de choisir avec soin les danses dans lesquelles on se lance. Ou, pour le dire autrement, assurez-vous que vos pas de danse (et vos données) soient assez bons pour échapper aux regards indiscrets. Après tout, dans ce bal masqué qu’est l’espionnage numérique, il est toujours préférable de mener la danse plutôt que d’être mené.
Source : Engadget