« Si l’espace est infini, pourquoi y garons-nous nos vieux satellites ? » L’humanité a depuis longtemps pris l’habitude d’entasser ses reliques spatiales dans la pièce déjà bien encombrée de l’orbite terrestre, posant ce qui est désormais connu sous le joli nom de « problème des déchets spatiaux ». Heureusement, la technologie japonaise, à travers la société Astroscale, vient de faire un grand pas dans la résolution de ce casse-tête interstellaire.
Avec une précision digne d’un danseur étoile, le satellite ADRAS-J d’Astroscale a réussi à s’approcher à quelques centaines de mètres seulement d’un gros morceau de métal flottant sans vie dans l’espace – un exploit spatial qui montre qu’on peut observer de près sans forcément faire des dégâts. « Photo ou c’est pas vrai », a plaisanté l’entreprise sur X (le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter), preuves visuelles à l’appui.
« Le premier selfie spatial avec un déchet, c’est fait! »
Cette mission s’inscrit dans le projet « Commercial Removal of Debris Demonstration » de l’agence spatiale japonaise JAXA, cherchant à débarrasser l’orbite terrestre de ces objets indésirables. Un seul gros déchet peut, en effet, se transformer en milliers de petits, augmentant exponentiellement les risques de collisions. L’ADRAS-J poursuivra donc sa danse rapprochée autour de la fusée lancée par le Japon en 2009, collectant des données précieuses avant de passer à l’action pour la retirer de l’espace à l’aide d’un bras robotique sophistiqué.
Yamamoto Toru, aux commandes de cette mission de nettoyage sidéral, explique le choix de la cible : un gros morceau de déchet parmi tant d’autres, cylindrique, à l’instar de nombreux autres objets listés. Le succès de cette mission ouvrirait la porte à des techniques pouvant être appliquées à des millions d’autres déchets du même type.
Le problème des déchets spatiaux n’est pas à prendre à la légère. Imaginez que votre voisin jette nonchalamment ses vieux meubles dans votre jardin, mais à une vitesse de plusieurs milliers de kilomètres à l’heure. C’est un peu la situation en orbite basse autour de la Terre, où satellites hors d’usage et fragments variés orbitent dans une danse mortelle. Et comme si cela ne suffisait pas, certains tests militaires, comme la destruction d’un satellite par la Russie en 2021, n’ont fait qu’aggraver la situation, semant des nuages de débris menaçant même la Station Spatiale Internationale.
Face à ces défis, la mission d’Astroscale apparaît comme une lueur d’espoir. Par sa réussite, elle démontre que l’ingéniosité humaine peut trouver des solutions pour nettoyer après elle. Et dire qu’on pensait avoir trouvé le moyen de s’en débarrasser sans conséquences : il semblerait que le balai a enfin trouvé son espace.
Source : Mashable