Comment l’Union européenne pourrait-elle transformer les plateformes de messagerie en outils de surveillance, malgré les avertissements incessants des experts en sécurité et en vie privée ? C’est la question que soulèvent les législateurs de l’UE avec leur proposition controversée de scanner les communications privées à la recherche de matériel d’abus sexuels sur enfants.
La proposition de balayage pour la détection du matériel pédopornographique (CSAM) a suscité une vive inquiétude depuis sa présentation, mais pourquoi tant d’experts indépendants, de législateurs et de protecteurs des données tirent-ils la sonnette d’alarme ? Est-ce la peur d’une surveillance omniprésente ou la technologie elle-même qui pose problème ?
Les opposants à la mesure avancent que ce qu’elle demande est technologiquement impossible et ne réussira pas à protéger les enfants. Au lieu de cela, pourrait-elle menacer la sécurité d’Internet et la vie privée des utilisateurs en obligeant les plateformes à surveiller tous leurs utilisateurs ?
« Les critiques argumentent que la proposition demanderait l’impossible technologiquement et ne parviendrait pas à atteindre l’objectif déclaré de protéger les enfants. »
Les experts technologiques dénoncent une proposition qui, malgré les dangers évidents, continue d’avancer. Mais avec 270 signataires d’une lettre ouverte pointant du doigt les amendements proposés par le Conseil européen comme insuffisants, le débat est-il devenu un dialogue de sourds ?
Avec de si nombreuses voix éminentes dans le domaine de la sécurité, comme le professeur Bruce Schneier de la Harvard Kennedy School et le Dr Matthew D. Green de la Johns Hopkins University, s’élevant contre la proposition, se pourrait-il qu’elle soit profondément imparfaite ? Ou leurs préoccupations sont-elles exagérées ?
Les mesures proposées pour limiter les ordres de détection semblent-elles suffisantes pour empêcher une ère de surveillance de masse ? Ou la perspective de millions de fausses alertes quotidiennes témoigne-t-elle d’une approche mal adaptée à l’échelle du défi ?
Est-ce que limiter les ordres de détection aux applications de messagerie à haut risque résoudrait réellement le problème ou serait-ce un coup d’épée dans l’eau ? Si même avec les technologies de chiffrement, le discours officiel semble promettre protection et sécurité, comment les experts peuvent-ils affirmer le contraire avec tant de certitude ?
Ce débat met en lumière un conflit fondamental entre la volonté de protéger l’enfance et les impératifs de sécurité et de vie privée en ligne. Avec une réunion du parti de travail prévue pour le 8 mai, quel sera l’impact de ces discussions sur les libertés numériques et la pratique démocratique en Europe et au-delà ?
Source : Techcrunch