« Quand la NASA fait des vagues, ce n’est pas seulement dans l’espace. » Voilà une phrase qui pourrait résumer le tourbillon d’activités prévu à Wallops Island, Virginia. Selon des slides et enregistrements d’une réunion interne du 29 avril consultés par TechCrunch, la NASA prévoit d’augmenter le nombre de lancements de fusées autorisés sur le site de près de 200%. L’espace, cette dernière frontière, semble s’agrandir encore, mais sur Terre cette fois!
Cet élargissement pourrait offrir un peu d’air frais aux autres ports spatiaux américains, suffoquant sous l’augmentation rapide de la capacité de lancement – merci SpaceX. Avec Rocket Lab, Relativity, Blue Origin et d’autres qui veulent lancer de nouveaux projectiles dans la stratosphère, le futur s’annonce embouteillé, façon périphérique parisien en heure de pointe.
L’expansion de Wallops n’est pas une lubie soudaine. Après le premier lancement du Electron de Rocket Lab en 2022 depuis Wallops, les officiels de la NASA ont vu leur courrier des fans grandir, avec une popularité en plein boom auprès des entreprises privées rêvant d’y propulser leurs fusées. Cette mise à jour, bien qu’en cours de procédure d’Evaluation Environnementale (EA pour les intimes), est une première esquisse de l’étendue des ambitions de la NASA.
« L’expansion de Wallops : un petit pas pour la NASA, un bond de géant pour la congestion spatiale ? »
Le WISE EA (Wallops Island Southern Expansion Environmental Assessment), c’est son petit nom officieux, a la lourde tâche de jauger les conséquences d’une multiplication par près de trois des lancements annuels, passant de 18 à 52. Imaginez, des fusées décollant plus souvent que vous ne changez d’ampoules chez vous. Entre autres nouveautés, l’étude scrutera les atterrissages de fusées sur barge et le stockage sur site de méthane liquide, ce carburant qui fait rêver les ingénieurs.
La suite des réjouissances comprend la construction de jusqu’à quatre nouveaux pas de tir et l’installation d’un lanceur suborbital pouvant réaliser jusqu’à 30 tirs par an. C’est un peu comme quadrupler les pistes de ski quand la neige est bonne, mais pour fusées.
Parmi les divagations autorisées, seulement six des 18 lancements annuels peuvent actuellement se faire avec des fusées à carburant liquide. Le reste, c’est du solide. Mais avec cette expansion, on parle de permettre une salade de carburants diversifiée, y compris le fameux methalox, choisit par les rock stars de la fuséologie moderne comme SpaceX, Rocket Lab, Relativity Space et Blue Origin.
Derrière cette envie d’étendre les festivités à Wallops, c’est la danse céleste accrue de ces entreprises qui joue la mélodie. Bien que Relativity ne se soit pas encore vanté de vouloir rejoindre la fête, leur nom apparaît sur la liste des agences « participantes ». Rocket Lab, lui, voit déjà Wallops comme le tapis rouge pour lancer Neutron, son dernier bébé fusée, promis pour une arrivée en grande pompe d’ici fin d’année.
Les évaluations environnementales, c’est ce qui permet à tous ces projets de ne pas virer à l’ecocatastrophe. Ces études assurent que NASA et ses compères respectent bien les réglementations environnementales, des émissions dans l’air aux impacts acoustiques, sans oublier la faune locale qui n’a pas demandé à assister à ce festival pyrotechnique.
Avec une EA qui devrait être bouclée aux alentours de décembre 2025, on a le temps de voir venir. Mais d’ici là, impossible de ne pas imaginer l’effervescence qui se prépare sur cette petite île, prête à devenir l’un des points névralgiques de la conquête spatiale moderne.
Source : Techcrunch