Est-ce que la technologie actuelle de capture de carbone peut-elle jouer un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique? La start-up suisse Climeworks vient d’ouvrir à nouveau le plus grand site de capture de carbone du monde en Islande, surpassant largement son propre record de quantité de CO2 pouvant être extraite de l’air. L’usine précédente de la société, Orca, était déjà impressionnante, mais la nouvelle installation, dénommée Mammoth, pousse les limites encore plus loin.
Non seulement Mammoth peut extraire près de dix fois plus de CO2 que son prédécesseur, soit environ 36 000 tonnes par an, mais elle le fait en exploitant une technologie fascinante. Située sur un volcan dormant, l’usine utilise l’énergie géothermique pour alimenter ses opérations et stocke le CO2 sous la terre, où il se cristallise avec le temps. Mais comment, exactement, cette technologie fonctionne-t-elle, et est-elle aussi prometteuse qu’elle en a l’air?
La nouvelle usine de Climeworks en Islande, Mammoth, peut capturer 36 000 tonnes de CO2 par an, établissant un nouveau record mondial.
En choisissant l’Islande pour son site, Climeworks bénéficie de la proximité avec l’usine géothermique de Hellisheidi pour extraire le CO2 de l’air avec de l’eau vapeur, puis le stocke sous terre dans du basalte volcanique. Ce processus transforme effectivement le CO2 en pierre, une méthode définitivement digne d’un film de science-fiction, mais est-ce suffisant pour influencer significativement le combat mondial contre le changement climatique?
Jan Wurzbacher, fondateur de Climeworks, souligne que bien que leur technologie soit révolutionnaire, elle ne représente actuellement qu’une fraction minuscule de ce qui est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Avec toutes les installations combinées ne capturant qu’une infime partie du CO2 nécessaire, la question demeure: d’autres entreprises suivront-elles l’exemple pour élargir cette initiative à une échelle significativement plus grande?
Les efforts ne manquent pas pour stimuler l’industrie, avec l’administration Biden qui a récemment annoncé un important soutien financier pour la capture du carbone aux États-Unis. Mais la réussite dépendra de la volonté politique et du soutien public pour les technologies de capture et de stockage du carbone à grande échelle. Arriverons-nous à déployer ces technologies à temps pour faire une différence?
En fin de compte, Climeworks et d’autres acteurs du secteur de la capture du carbone explorent diverses méthodes, des blocs de calcaire qui absorbent le CO2 aux ballons à air chaud qui le congèlent. Restaurer les forêts et soutenir les initiatives vertes complète cet arsenal contre le changement climatique. Mais quelle approche s’avérera la plus efficace? La diversité des stratégies semble être la clé, mais le temps presse.
Source : Engadget