La politique moderne peut-elle se résumer à des mèmes ? C’est en tout cas ce que semble penser l’équipe de campagne de Joe Biden qui a récemment publié une offre d’emploi pour un « gestionnaire de contenu et de pages de mèmes ». Jusqu’où ira cette tendance numérique pour influencer les électeurs ?
À l’ère du numérique, où les réseaux sociaux ont pris une place prédominante, est-il encore si absurde de devenir gestionnaire de mèmes professionnel ? En matière de campagne électorale, être capable de générer des contenus viraux pourrait bien faire la différence, et l’administration Biden l’a bien compris, avec un compte TikTok très actif malgré les menaces de bannissement de l’application.
Selon Annie Wu Henry, stratège en communication digitale, « nous devons infuser des moments pertinents, tendances et amusants dans notre communication, en particulier sur les plateformes numériques ». Mais comment assurer que ce contenu reste stratégique et réfléchi, même s’il prend la forme d’un mème ?
Utiliser des mèmes : une tactique électorale efficace ou un simple coup de communication ?
d’abord utilisé des mèmes pour faire parler de sa campagne, à travers le célèbre mème « Dark Brandon » qui a même généré 54% des revenus de la boutique en ligne de la campagne en août dernier. Mais une stratégie similaire est aussi visible dans le camp adverse : Donald Trump a capitalisé sur la viralité de sa photo d’arrestation transformée en produit dérivé.
Le phénomène n’est toutefois pas nouveau. Lors de la réélection du sénateur Ed Markey en 2020, les jeunes électeurs de la génération Z avaient déjà créé un mouvement en ligne spontané, la « Markeyverse » pour soutenir son programme climatique. De même, des formations comme celles dispensées par Organizer Memes permettent à de nombreuses organisations politiques d’apprendre l’art du mème, soulignant l’importance de réagir en temps réel aux actualités politiques.
Avec la possible interdiction de TikTok par l’administration Biden, la jeune génération acceptera-t-elle ces tentatives de séduction numérique ? Quoi qu’il en soit, embrasser les réseaux sociaux montre au moins une chose : une volonté de s’engager avec un public plus jeune. Mais cette stratégie est-elle suffisante pour conserver ou conquérir cet électorat ?
Source : Techcrunch
