Que s’est-il vraiment passé avec Fisker Inc., le constructeur de véhicules électriques qui prétendait révolutionner le marché avec son SUV Ocean? Il y a deux ans, un employé de la société m’a confié que les craintes les plus pressantes n’étaient pas liées à la production du véhicule, mais à ce qui venait après. Fisker était-elle vraiment prête à gérer les défis post-lancement?
Henrik Fisker et son équipe ont misé gros en confiant la fabrication du SUV Ocean à Magna, un fournisseur automobile de renom. Mais était-ce suffisant pour garantir le succès? Les antécédents de Fisker Automotive, marqué par des problèmes de qualité et des catastrophes inattendues, auraient dû mettre la puce à l’oreille. Le nouveau Fisker allait-il suivre la même voie?
Les inquiétudes partagées par ce premier employé n’étaient pas isolées. D’autres employés, sous couvert d’anonymat, ont exprimé des préoccupations similaires, relate l’investigateur. Les problèmes signalés allaient de la qualité et des services défaillants à un chaos interne perturbant. Mais comment une entreprise aussi ambitieuse a-t-elle pu faillir de cette manière?
« Le manque de préparation a entraîné des problèmes dans presque toutes les divisions de l’entreprise. »
Les témoignages révèlent un manque criant de préparation, notamment au niveau des logiciels embarqués dans le SUV Ocean, qui ont retardé le lancement et compliqué les premières livraisons. Certains incidents, comme la panne d’un des premiers SUV livrés aux États-Unis, n’ont fait que renforcer ces doutes. Comment une entreprise peut-elle ignorer des aspects aussi cruciaux?
Les problèmes ne s’arrêtaient pas là. Fisker a rencontré des difficultés pour atteindre ses objectifs de vente, même en les révisant à la baisse. Les employés ont été contraints de travailler au-delà de leur rôle pour tenter de vendre les véhicules, certains allant jusqu’à prendre des appels clients lors de moments personnels critiques. Est-ce là le signe d’une mauvaise gestion systémique?
Les clients qui ont reçu leur Ocean ont rapporté divers problèmes, allant de pertes de puissance soudaines à des défaillances des systèmes de freinage. Pourquoi Fisker n’a-t-elle pas su anticiper et résoudre ces problèmes avant de mettre les véhicules sur le marché? La qualité des fournisseurs et la gestion des pièces de rechange se sont également révélées insuffisantes.
Avec le dépôt de bilan en cours et des dettes avoisinant les 500 millions de dollars, la situation de Fisker semble critique. Magna a cessé la production de l’Ocean, et d’autres projets futurs comme les véhicules Pear et Alaska sont désormais incertains. Alors, y a-t-il encore un avenir pour Fisker ou est-ce la fin de l’aventure pour ce constructeur audacieux mais imparfait?
Que réserve l’avenir pour ces startups ambitieuses mais fragiles dans un marché aussi compétitif? Va-t-on assister à la renaissance de Fisker ou à l’émergence d’une nouvelle entité, à l’instar des précédents comme Karma Automotive?
Source : Techcrunch