Qu’est-ce qui attire tant l’attention sur Vinod Khosla de nos jours? Ce cofondateur de Sun Microsystems et investisseur de renom chez Kleiner Perkins, puis chez Khosla Ventures, est célébré pour ses conseils pragmatiques et son portfolio impressionnant, incluant Stripe, Square, Affirm et DoorDash. Mais un pari audacieux de 50 millions de dollars sur OpenAI en 2019 a véritablement placé Khosla Ventures, et Khosla lui-même, sous les projecteurs.
Comment Khosla gère-t-il cette soudaine célébrité? Lors d’une conversation à Toronto durant la conférence Collision, il m’a confié qu’il intervenait fréquemment en public. Épuisant? Pas le moins du monde, selon lui.
Bien que peu préoccupé par les questions d’investissements, préférant s’enthousiasmer pour les opportunités d’IA, Khosla a confirmé qu’il ne touchait pas de frais de gestion chez Khosla Ventures, une unique exception qu’il applique à lui-même. Cependant, l’essor de l’IA soulève des préoccupations, comme Khosla l’a discuté, notamment les effets de cette technologie et les réglementations qui l’encadrent.
Combien de startups, pourtant prometteuses, risquent d’être « écrasées » par l’expansion de géants technologiques comme Apple, dopés par des alliances stratégiques avec OpenAI?
Des partenariats récents avec des géants comme Apple renforcent la légitimité d’OpenAI, mais soulèvent des questions quant à l’impact sur les petites entreprises, comme celles du portefeuille de Khosla. Par exemple, l’avenir de Rabbit, un assistant IA, pourrait être menacé par l’intégration de ChatGPT par Apple dans ses produits.
Khosla a expliqué que, pour éviter les échecs, son équipe évite les projets susceptibles de devenir obsolètes face aux avancées rapides des modèles linguistiques. Toutefois, il voit des opportunités dans des verticales spécialisées, comme la médecine ou l’ingénierie, où l’expertise pourrait devenir très accessible.
Sur la question des réglementations, Khosla voit les grands modèles fermés comme ceux d’OpenAI nécessitant des cadres sécuritaires. Pourtant, il garde un œil sur la concurrence de l’IA chinoise, qu’il considère comme une menace potentielle tant économique que politique.
Quid de la vision de Lina Khan, présidente de la FTC, qui critique le modèle de « champions nationaux » pour encourager l’innovation concurrentielle aux États-Unis? Khosla, lui, reste sceptique face à sa gestion et défend une économie moins strictement régulée, contrairement à l’Europe qu’il critique vivement.
Comment alors encourager une distribution équitable des avantages de l’IA tout en favorisant l’innovation? Khosla reconnaît l’enjeu crucial de réduire les disparités économiques et prône un cadre où la croissance du PIB pourrait amener à un partage plus équitable de la richesse. Mais quand arriverons-nous à ce point d’équilibre? L’avenir dira si l’optimisme de Khosla se concrétisera ou non.
Source : Techcrunch