Pourquoi les milliardaires de la Silicon Valley soutiennent-ils un candidat politique controversé ? Certains des investisseurs les plus riches et influents de la Silicon Valley expriment publiquement leur soutien à la campagne de Donald Trump. Ces figures de proue dominent des firmes convoitées par tous les fondateurs. Mais cet appui financier à Trump suscite des doutes chez certains fondateurs noirs. Doivent-ils continuer à accepter leur soutien ?
La surprise n’est pas totale pour quelques-uns d’entre eux. Des noms comme Doug Leone de Sequoia, Shaun Maguire, Keith Rabois de Khosla Ventures et David Sacks de Craft Ventures ont toujours affiché des tendances politiques à droite. Cependant, cette semaine, Marc Andreessen et Ben Horowitz, fondateurs d’Andreessen Horowitz, ont également déclaré leur soutien à Trump. Pourquoi ce changement soudain ? Cela choque certains dans la Silicon Valley.
Un fondateur nigérian-américain, sous couvert d’anonymat, critique ces décisions. « Ils soutiennent des candidats qui veulent m’empêcher d’avoir une chance équitable. Comment rester optimiste avec cela en tête ? », confia-t-il. Ce ressentiment est surtout dirigé vers Horowitz, considéré jusque-là comme un allié des communautés noires. David Mullings, fondateur de Blue Mahoe Holdings, partage cette désillusion, affirmant que cela démontre une incompréhension des expériences vécues par les Noirs.
Est-ce la fin de la confiance envers les investisseurs de la Silicon Valley ?
Les fondateurs noirs réagissent ainsi en raison des nombreuses politiques défendues par Trump perçues comme nuisibles aux communautés de couleur. Par exemple, ses déclarations sur la déportation massive de millions d’immigrés ou l’abolition des programmes de diversité et d’inclusion. Trump a également souhaité retirer les subventions fédérales aux écoles enseignant les questions de racisme. Ces positions ne manquent pas de diviser les esprits.
Le Projet 2025, élaboré par d’anciens membres de l’administration Trump, exacerbe encore les inquiétudes. Préconisant des mesures radicales comme le démantèlement du Département de l’Éducation et l’augmentation du pouvoir présidentiel, il suscite un malaise. Bien que Trump essaie de s’éloigner de ce projet, ses partisans d’extrême droite continuent à entretenir ces idées.
La situation devient encore plus tendue lorsque Ben Horowitz, considéré comme un défenseur des causes noires, se retrouve pointé du doigt. Avec sa femme Felicia Wiley Horowitz, ils ont souvent montré leur soutien aux rassemblements de la communauté noire dans le tech. Pourtant, son récent soutien à Trump semble trahir cette image, causant de la douleur à de nombreux fondateurs.
Des figures comme Arlan Hamilton, fondatrice de Backstage Capital, expriment leur surprise quant à la proclamation publique de ce soutien alors qu’il aurait été plus discret auparavant. D’autres comme Tobi Ajala, fondatrice de TechTee, sont moins surprises, observant que cette révélation pousse les fondateurs noirs à explorer d’autres options de financement.
Ces récentes révélations amènent les fondateurs noirs à réévaluer leurs alliances. Comment concilier pragmatisme et éthique dans un environnement dominé par des intérêts financiers ? La question reste épineuse. La Silicon Valley peut-elle vraiment offrir un terrain équitable pour tous, ou l’argent continuera-t-il à dicter la morale ?
Source : Techcrunch