Comment les agriculteurs peuvent-ils lutter contre les ravageurs sans recourir aux pesticides chimiques ? Cette question est primordiale, surtout face à la réticence croissante d’une partie de la population envers les substances chimiques. Thomas Laurent de Micropep pense avoir trouvé la solution.
Micropep explore l’utilisation de micropeptides, des composés présents naturellement dans les plantes. Ces microprotéines, de moins de 100 acides aminés chacune, pourraient représenter une nouvelle classe de pesticides, plus efficaces et moins toxiques. Comment ces petits composés fonctionnent-ils et quelles promesses offrent-ils pour l’agriculture ?
Malgré leur taille, les micropeptides jouent des rôles cruciaux, notamment dans le développement des organes et la communication cellulaire. En ciblant les membranes cellulaires des champignons, les micropeptides de Micropep peuvent provoquer leur autodéstruction, offrant ainsi une nouvelle méthode de lutte contre les maladies des plantes. Est-ce que cela pourrait résoudre le problème des ravageurs dans les cultures ?
Micropep pourrait transformer l’agriculture en rendant les pesticides chimiques obsolètes.
Si Micropep atteint son objectif, l’impact pourrait être grandiose. L’agriculture est responsable d’environ un quart des gaz à effet de serre mondiaux, et les ravageurs détruisent entre 20 et 30 % des récoltes. Alors que le réchauffement climatique aggrave le problème, les micropeptides pourraient offrir une solution durable. Mais, quelles sont les obstacles auxquels Micropep doit encore faire face ?
Les défis ne manquent pas. Une des principales préoccupations est la durabilité des micropeptides dans un environnement naturel. Ils se décomposent rapidement dans le sol à cause des enzymes microbiennes. Pour contourner ce problème, l’entreprise teste diverses stratégies pour améliorer leur stabilité. Est-ce que Micropep réussira à trouver des solutions viables pour ces obstacles ?
Micropep effectue actuellement des essais en laboratoire et en serre avec des milliers de candidats potentiels. Les essais sur le terrain seront la dernière étape pour évaluer leur efficacité. Laurent espère que les produits de Micropep passeront les régulations d’ici 2026 et pourront être disponibles aux États-Unis et au Brésil d’ici 2028. L’Europe suivra en 2030. Le marché est extrêmement fragmenté, avec une diversité de cultures et d’agriculteurs à cibler. Cette diversité est-elle un atout ou un frein pour la diffusion de ces nouveaux produits ?
Enfin, Micropep envisage de collaborer avec diverses entreprises pour intégrer ses micropeptides dans différents produits destinés à des cultures variées. Cette stratégie permettra-t-elle à Micropep de toucher un public plus large et d’avoir un impact significatif sur l’agriculture mondiale ?
Micropep a récemment levé 29 millions de dollars dans le cadre d’un financement de série B pour soutenir sa stratégie de mise sur le marché. Avec des investisseurs influents à ses côtés, l’entreprise est-elle prête à transformer l’agriculture mondiale ?
Source : Techcrunch