La Kids Online Safety Act (KOSA) est-elle réellement la solution pour protéger les enfants en ligne? Le Sénat a récemment approuvé ce texte de loi appuyé par le leader de la majorité, Chuck Schumer. Mais que cache véritablement cette législation et quelles sont les implications pour les géants de l’internet et leurs utilisateurs?
Initialement proposée en 2022, la KOSA exige des plateformes en ligne qu’elles prennent des mesures concrètes pour protéger les jeunes utilisateurs des dangers numériques. Mais serait-ce une avancée significative depuis la législation COPPA en matière de sécurité en ligne pour les enfants? Ces « devoirs de soin » toucheraient des entreprises majeures telles que les réseaux sociaux, les services de streaming et les plateformes de jeux. Comment ces entreprises pourront-elles prouver qu’elles prennent des mesures suffisantes pour protéger les mineurs?
Les obligations incluraient la limitation des fonctionnalités addictives comme l’autoplay et la transparence sur l’utilisation des algorithmes de recommandation. Mais comment les géants de la technologie réagiront-ils face à ces nouveaux défis? D’autre part, ce projet de loi fait débat.
Les critiques soulignent les risques de surveillance et de censure inhérents à cette loi.
En effet, pour vérifier l’âge des utilisateurs, les plateformes doivent mettre en place des systèmes de vérification d’identité, ce qui n’est pas sans risque. L’accès en ligne anonyme pourrait-il disparaitre? Les défenseurs de la vie privée sont inquiets. Avec des exemples récents de failles de sécurité comme celle d’Au10tix, la question de la sécurité des données sensibles est plus pertinente que jamais.
Mais qu’en est-il des groupes de défense des droits de l’homme et des jeunes LGBTQ+? Des inquiétudes ont été soulevées quant à l’utilisation de la KOSA pour cibler des contenus spécifiques ou marginaliser certaines communautés. Avec les révisions récentes de la KOSA, la Commission fédérale du commerce (FTC) se voit confier le droit de faire appliquer la loi. Mais cette solution est-elle suffisante pour répondre aux critiques?
Des parlementaires, comme le sénateur Ron Wyden, restent sceptiques. Wyden craint que la KOSA puisse être utilisée pour attaquer des services essentiels comme le cryptage ou l’anonymat en ligne. De plus, sous une administration conservatrice potentielle, comment cette législation pourrait-elle être détournée?
Alors que des entreprises comme Microsoft, X et Snap soutiennent la KOSA, est-ce un soutien sincère ou un simple coup marketing? Et qu’en est-il de la progression de la loi au sein des institutions? Même avec le soutien du président Biden, la KOSA trouvera-t-elle un chemin sans opposition au sein de la Chambre des représentants et pourra-t-elle contourner les défis de constitutionnalité?
Face à toutes ces interrogations, une question demeure : La Kids Online Safety Act est-elle vraiment la solution idéale pour protéger nos enfants en ligne, ou risquons-nous de payer un prix trop élevé en termes de libertés et de vie privée?
Source : Techcrunch