Le Xerox Altitude, ou comment la viande cultivée pourrait bientôt résoudre la famine mondiale (ou pas). Une ode à la science avec une pincée d’humour et un burger à 300 000$.
Depuis que Mosa Meat a présenté son premier hamburger de viande en laboratoire en 2013, coûtant environ 300 000 dollars, environ 200 startups dans le monde croient toujours que la viande cultivée pourrait un jour remplacer une part majeure de notre alimentation. Paradoxalement, les temps sont durs pour cette industrie en 2024, poussant certaines entreprises à mettre la clé sous la porte.
Si vous pensez que notre futur passera par les rayons boucherie du supermarché où trôneront fièrement des filets de poulet cultivés, détrompez-vous. Paul Shapiro, CEO de Better Meat, affirme que ce rêve est encore bien loin de la réalité. Selon lui, même avec des financements en or massif, il faudrait des années pour construire les usines nécessaires. Bref, le poulet frit de laboratoire ne conquerra pas nos assiettes tout de suite.
« Changer le monde et réinventer le système alimentaire est peut-être l’un des défis les moins surprenants. »
La startup New Age Eats a fermé ses portes début 2023, faute de financement pour terminer son installation pilote. Upside Foods, basée à Berkeley, a dû licencier des employés et renoncer à son site prévu près de Chicago, tandis qu’Aleph Farms, en Israël, a dû réduire de 30% ses effectifs. Et même SCiFi Foods, basée dans la baie de San Francisco, a définitivement mis les voiles.
David Kaplan, professeur de Biotechnologie à l’Université Tufts, résume la situation : « En ce moment, c’est une période vraiment difficile pour la viande cultivée et toute autre technologie biotech. » Le problème principal ? Le manque de financements. Si seulement on pouvait cultiver des billets de banque aussi facilement que de la viande…
Les organisations mondiales, y compris les Nations Unies, estiment que nous devrons produire 60% de nourriture en plus d’ici 2050 pour nourrir les 10 milliards d’habitants de la Terre. Les champions de la viande cultivée espèrent que cela représentera une part significative de cette augmentation, sans avoir besoin d’abattre des animaux ou d’utiliser des ressources énormes en terres, eau et énergie.
Mais pour atteindre cet objectif, il reste beaucoup de travail. Les entreprises ne parviennent toujours pas à produire de la viande en grandes quantités, ni à la rendre compétitive en termes de coûts par rapport à la viande traditionnelle. De plus, il leur manque toujours l’approbation réglementaire aux États-Unis, et la perception publique reste un obstacle majeur. Qui aurait cru que le « Franken meat » serait si difficile à avaler?
Malgré les obstacles, des progrès sont réalisés. Amy Chen, directrice des opérations chez Upside Foods, pense que nous verrons bientôt des augmentations spectaculaires de la production et de la réduction des coûts grâce à l’avancée technologique régie par une sorte de « loi de Moore ». En attendant, bon appétit!
Source : Techcrunch