Pourquoi Meta et Universal Music Group (UMG) ont-ils décidé d’étendre leur partenariat musical alors que les contentieux liés à l’IA se multiplient ? Ce lundi, les deux géants ont annoncé l’expansion de leur accord de licence musicale pluriannuel, autorisant les utilisateurs à partager des chansons issues du catalogue d’UMG sur les plateformes de Meta (Facebook, Instagram, Horizon, Threads et WhatsApp) sans enfreindre les droits d’auteur.
Que signifie cette expansion pour les créateurs de contenu originaux ? L’accord mentionne expressément la lutte contre le contenu généré par l’IA sans autorisation. Ces morceaux, souvent extraits par des systèmes d’IA sans le consentement des créateurs, posent un problème croissant. Les artistes et les auteurs-compositeurs se trouvent de plus en plus confrontés à la prolifération des fausses chansons générées par l’IA, utilisés pour entraîner ces nouvelles technologies.
Michael Nash, directeur numérique et vice-président exécutif d’UMG, a souligné l’importance de protéger les droits des artistes et des auteurs-compositeurs face à cette menace grandissante. Quelles seront les mesures précises prises par Meta et UMG pour y parvenir ?
Sur fond de conflits avec d’autres plateformes, Meta et UMG tentent de renforcer la protection des droits d’auteur à l’ère de l’intelligence artificielle.
Cette démarche intervient après des tensions notables entre UMG et TikTok, où le catalogue musical de la maison de disques avait été temporairement retiré de l’application de vidéos courtes. En février, UMG avait exprimé ses préoccupations au sujet de la sécurité et de l’IA sur TikTok. Un compromis avait finalement permis de rétablir les morceaux d’artistes comme Billie Eilish et Taylor Swift sur la plateforme.
De plus, une action en justice menée par l’Association de l’industrie du disque d’Amérique (RIAA) – qui représente UMG et d’autres grands labels – contre les startups Udio et Suno reflète les tensions croissantes. Ces entreprises sont accusées d’avoir utilisé des morceaux protégés par des droits d’auteur pour entraîner leurs modèles d’IA générative musicale. Sudo a d’ailleurs admis publiquement avoir utilisé ces chansons, tout en arguant qu’il s’agissait d’une utilisation équitable.
Meta, de son côté, prétend adopter une approche éthique en matière de musique générée par l’IA. La société a lancé des modèles d’IA seulement entraînés avec de la musique possédée par Meta ou spécifiquement sous licence. Mais peut-on se fier entièrement à ces engagements éthiques ? TechCrunch a révélé que ces modèles pourraient néanmoins être détournés pour créer des deepfakes de voix humaines.
Enfin, pour la première fois, les utilisateurs de WhatsApp peuvent désormais partager de la musique sous licence provenant d’UMG, incluant également Threads, l’application sociale détenue par Meta et concurrente directe de X (Twitter). L’extension de cet accord permet-elle de prévenir de nouveaux débordements numériques ou s’agit-il juste d’un outil marketing ?
Depuis leur partenariat initial en 2017, où UMG avait permis aux utilisateurs de Facebook d’intégrer de la musique sous licence dans leurs vidéos, quel bilan peut-on tirer ? Officiellement, cet accord devrait contribuer à une meilleure gestion de la musique partagée en ligne. Mais comment évaluer l’impact réel sur les artistes et leur protection contre les usages non autorisés de l’IA ?
Source : Techcrunch