« Quand on croit avoir touché le fond, on peut encore creuser ! » En voilà un dicton qui pourrait résumer la situation de Meta. Lors de la présentation de ses résultats financiers hier, la compagnie s’est réjouie de revenus supérieurs aux attentes pour le trimestre. Cependant, cachée dans ses déclarations aux investisseurs, une mise en garde sévère concernant les risques réglementaires qu’elle affronte en Europe – où une décision attendue d’ici quelques semaines (le 12 mai) pourrait exiger la suspension de ses transferts de données transatlantiques.
« Nous nous attendons à ce que la Commission irlandaise de protection des données (IDPC) rende une décision en mai concernant l’enquête précédemment divulguée sur les transferts de données transatlantiques des utilisateurs européens de Facebook, y compris une ordonnance de suspension de ces transferts et une amende », écrit le directeur financier de Meta dans son rapport du premier trimestre 2023.
Nous avons couvert cette saga interminable, qui repose sur un affrontement entre les lois américaines sur la surveillance et les droits européens en matière de confidentialité, notamment ici et là. Vous savez donc déjà que Meta compte sur l’adoption d’un nouvel accord de haut niveau sur les transferts de données pour sauver la mise en Europe.
« Meta espère que le nouvel accord de transfert de données UE-États-Unis arrivera juste à temps pour éviter la suspension de ses services en Europe. »
Mais les négociations pour cet accord ont traîné en longueur, et les institutions européennes examinent toujours le projet de décision annoncé en décembre. Ainsi, alors que l’UE espérait finaliser l’accord d’ici fin 2022, elle a dû revoir ses prévisions et évoquer la possibilité d’une finalisation avant juillet.
Depuis lors, plusieurs institutions européennes ont exprimé leurs préoccupations, et aucune date précise n’a été fixée pour la finalisation de l’accord. Aux investisseurs, Meta indique être optimiste quant à l’adoption imminente du cadre européen, mais reconnaît qu’il « ne peut exclure la possibilité » qu’elle n’intervienne pas assez rapidement pour éviter la suspension.
Enfin, pour terminer sur une note positive (ou pas), si Meta est contraint de suspendre ses flux de données entre l’UE et les États-Unis, l’entreprise estime que cela pourrait lui coûter environ 10% de ses revenus publicitaires mondiaux. Pas de panique, Meta compte toujours sur son joker européen pour sortir de ce pétrin. Et si cela ne fonctionne pas, eh bien, comme le dit le dicton, on pourra toujours creuser un peu plus !
Source : Techcrunch