« Internet – mieux vaut tard que réseau vissé! »
Les géants technologiques mondiaux sont en désaccord avec les réseaux télécoms indiens qui cherchent à imposer une réglementation plus stricte sur les services internet. Selon eux, ces mesures dénuées de logique visent à créer une « égalité des chances » et à répondre à des préoccupations de sécurité nationale. Sérieusement, est-ce qu’on parle de la même chose?
L’Asia Internet Coalition (AIC), un groupe de pression influent représentant des mastodontes comme Amazon, Apple, Google, Meta, Microsoft, Netflix et Spotify, a vivement réagi contre l’inclusion des services dits « over-the-top » (OTT) dans le nouveau cadre régulatoire proposé pour les opérateurs de télécoms. Vous aimez Netflix? Peut-être moins s’il devait passer par les mêmes obstacles bureaucratiques que votre abonnement téléphonique.
Dans une soumission à l’autorité de régulation des télécommunications de l’Inde (TRAI), l’AIC a souligné qu’il existe des différences fondamentales entre la technologie, les opérations et les fonctionnalités des services OTT et des operations télécoms classiques. On ne compare pas des pommes et des oranges… ou dans ce cas, des câbles et des applis!
Les services OTT et les opérateurs télécoms ne jouent vraiment pas dans la même cour de récréation digitale.
Les services OTT fonctionnent sur la couche application, tandis que les opérateurs de télécommunications (TSP) œuvrent sur la couche réseau. Contrairement aux TSP, les fournisseurs OTT n’ont pas les droits d’acquérir des fréquences, d’obtenir des ressources de numérotation ou de se connecter au réseau téléphonique public. Et non, votre groupe WhatsApp ne va pas nécessiter une ligne fixe. Promis!
Selon l’AIC, inclure les services internet dans le nouveau cadre pourrait violer les principes de neutralité du net et porter atteinte aux intérêts des consommateurs. En d’autres termes, pourquoi changer une équipe qui gagne?
Les géants de la tech affirment également que les services OTT sont déjà sous une multitude de réglementations, notamment en tant qu’intermédiaires sous la loi informatique (IT Act) et ses règles associées. Et comme si cela ne suffisait pas, ces services sont également soumis à des exigences d’interception, de retrait de contenu, de déclaration d’incidents et de traitement des plaintes des utilisateurs. En gros, ils ne roulent pas librement sur l’autoroute d’internet sans péage!
En réponse à cela, les principaux opérateurs télécoms en Inde ont uni leurs forces. Bharti Airtel, Reliance Jio et Vodafone Idea veulent absolument que les services OTT soient soumis à un nouveau cadre d’autorisation. Évidemment, ce n’est pas étonnant qu’ils veuillent leur part du gâteau. Saviez-vous que Jio, avec ses 475 millions d’abonnés, a suggéré que les OTT contribuent aux coûts de développement du réseau en fonction de leur consommation de trafic, de leur chiffre d’affaires et de leur base d’utilisateurs? Ah, la gourmandise n’a pas de limite.
Pleine cette résistance des géants tech, les télécoms espèrent une intervention réglementaire pour améliorer leurs marges, surtout après avoir investi 19 milliards de dollars dans les ondes 5G l’année dernière. C’est comme si vous demandiez à votre voisin de participer à l’achat de votre nouvelle tondeuse à gazon parce qu’il aime regarder votre pelouse bien coupée. Bonne chance!
Pour conclure cette saga, rappelons que l’AIC a aussi indiqué que réguler les services OTT sous la Loi sur les Télécommunications, 2023 excède largement son objectif initial. Après tout, quand le ministre des télécoms indien, Ashwini Vaishnaw, a introduit l’acte au Parlement, il a précisé que les OTT étaient déjà régulés par l’IT Act de 2000. Voilà qui casse l’ambiance et les arguments des opérateurs télécoms!
Rien de nouveau sous le soleil; cette querelle en Inde rappelle des discussions similaires en Corée du Sud et en Europe, où les opérateurs réseau également poussent pour que les grandes entreprises technologiques mettent la main au portefeuille. Comme quoi, même de l’autre côté du globe, le wifi a son mot à dire!
Source : Techcrunch