« Le shopping en ligne, c’est comme explorer l’infini… Et parfois, on oublie de revenir sur Terre! »
Mercredi dernier, le ministre du commerce indien, Piyush Goyal, a tiré la sonnette d’alarme face à la croissance fulgurante de l’e-commerce dans le pays. Lors du lancement d’un rapport sur l’impact de l’e-commerce sur l’emploi et le bien-être des consommateurs en Inde, Goyal a déclaré que la domination projetée des places de marché en ligne d’ici la prochaine décennie était plus préoccupante que louable.
Il s’est interrogé: “Allons-nous provoquer une énorme disruption sociale avec cette croissance massive de l’e-commerce? Ce n’est pas une question de fierté que la moitié de notre marché devienne partie intégrante du réseau e-commerce dans dix ans; c’est une source de préoccupation.” En effet, le marché de l’e-commerce en Inde double de taille tous les quatre ans.
En gros, l’e-commerce avance à grands pas, mais cela laisse quelques empreintes inquiétantes.
Pour illustrer, le marché du commerce de détail indien de 1,1 trillion de dollars a vu des ventes en ligne de moins de 80 milliards de dollars l’année dernière, selon HSBC. Les startups de “quick commerce”, qui promettent des livraisons en 10 minutes ou moins, connaissent une expansion rapide. Des entreprises comme BlinkIt, Swiggy Instamart et Zepto devraient atteindre ensemble plus de 4,5 milliards de dollars de ventes cette année, dépassant une croissance annuelle de 100%!
Piyush Goyal a aussi critiqué les stratégies de prix des grandes entreprises de l’e-commerce, se demandant si leurs pertes rapportées n’indiquaient pas une tarification prédatrice. “Voyez-vous encore des magasins de téléphones mobiles à chaque coin de rue? Combien y en avait-il il y a dix ans? Où sont passés ces magasins?” a-t-il ajouté avec un soupçon de nostalgie.
Il est allé plus loin en affirmant que les gros investissements d’Amazon en Inde, bien que célébrés, cachent une réalité moins reluisante. “Cette perte d’un milliard de dollars qu’ils ont enregistrée, est-ce que ce n’est pas une tarification prédatrice après tout? Ils sont une plateforme e-commerce, ils ne sont pas censés pratiquer le B2C directement. Pourtant, vous achetez tous sur ces plateformes, comment le font-ils? N’est-ce pas inquiétant?”
La loi indienne exige qu’Amazon, Flipkart et autres acteurs du e-commerce opèrent en tant que pur marché sans posséder l’inventaire vendu. Goyal a rappelé que ce n’était pas la première fois qu’il critiquait l’e-commerce, citant une déclaration en 2022 après qu’Amazon ait annoncé un investissement d’un milliard de dollars en Inde: “Ce n’était pas un grand cadeau, loin de là.”
Et pour finir sur une note équilibrée, Goyal a tenu à préciser: “Je ne souhaite pas la disparition de l’e-commerce. Je reconnais son rôle, mais nous devons réfléchir très prudemment à ce que ce rôle doit être.” En somme, tout est question de doser avec soin ce grand cocktail numérique.
En conclusion, on pourrait dire que dans la bataille entre le virtuel et le réel, les petits commerces perdent souvent le fil… et les clients!
Source : Techcrunch