Quel est le véritable impact de l’accord de Google avec la Californie pour soutenir les salles de rédaction locales, et à qui profite-t-il réellement?
Cette semaine, Google a scellé un accord de 250 millions de dollars avec l’État de Californie pour soutenir les salles de rédaction locales, une initiative qui vise à endiguer la vague de licenciements ayant frappé le secteur. Mais cet accord est-il vraiment la panacée que certains espèrent ou une simple demi-mesure? Pourquoi cet accord suscite-t-il autant de controverses?
L’accord permet à Google d’échapper à des projets de loi exigeant des paiements aux fournisseurs de nouvelles lorsque la publicité est diffusée à côté du contenu journalistique. Est-ce une stratégie pour éviter des législations plus contraignantes? Le Media Guild of the West (MGW) n’a pas tardé à critiquer cet accord en le qualifiant de « chantage ». Pourquoi tant de méfiance?
Le véritable enjeu est de déterminer si cet accord rétablit un équilibre ou simplement maintient le statu quo.
Introduit par l’Assemblée et le Sénat de Californie, l’accord propose de créer deux programmes financés par Google et des contributions fiscales : le News Transformation Fund et le National AI Innovation Accelerator. Mais qu’apportent vraiment ces programmes, et quelles en sont les limitations potentielles?
Le News Transformation Fund, administré par l’École de journalisme de Berkeley, distribuera près de 125 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir les salles de rédaction californiennes. Faut-il y voir une solution durable pour la survie des journaux locaux?
En parallèle, le National AI Innovation Accelerator vise à encourager l’utilisation de l’IA dans divers secteurs dont le journalisme. Mais comment cet engagement technologique sera-t-il perçu et appliqué sur le terrain? Des questions persistent sur l’impact réel du financement de Google, vu que le reste des 250 millions de dollars annoncés servira à renforcer les programmes existants comme le Google News Initiative.
Si l’initiative est saluée par des figures politiques telles que le gouverneur Gavin Newsom et la California News Publishers Association, des critiques affirment que l’accord est loin d’être suffisant. Pourquoi la participation d’autres géants de la tech comme Meta et Amazon manque-t-elle, alors qu’ils profitent également des revenus publicitaires générés par le contenu d’actualités? Plusieurs politiciens, dont le sénateur Steve Glazer, ont qualifié l’accord d' »inadéquat ».
Avec un secteur des médias déjà meurtri en Californie et des revenus publicitaires en déclin, cet accord suffira-t-il à inverser la tendance? Le déclin des emplois dans le journalisme se poursuit, aggravé par les changements d’algorithmes et la montée de contenu généré par l’IA. Difficile pour les rédactions de rivaliser contre les géants du numérique dont l’influence continue de croître.
Alors que l’industrie cherche désespérément des modèles économiques viables, la question demeure : cet accord ingénieux de Google apporte-t-il une véritable bouffée d’oxygène ou n’est-ce qu’un pansement temporaire? Le spectre de mesures coercitives reste présent ; Google a déjà menacé de retirer ses services dans d’autres pays quand des réglementations similaires étaient envisagées. Quelles seront les prochaines étapes pour assurer l’équité dans le financement du journalisme?
Source : Techcrunch