«Quand la montagne ne va pas à Mahomet, c’est qu’elle a une réunion au sommet chez Microsoft.» Cette semaine, une grande nouvelle a secoué le monde technologique: L’autorité britannique de la concurrence, la Competition and Markets Authority (CMA), a décidé de ne pas approfondir son enquête sur l’acquisition par Microsoft de l’équipe derrière la startup AI Inflection, acquihire estimée à environ 650 millions de dollars. Pas de soucis de concurrence en vue pour ce mastodonte de la tech, au moins pour cette fois.
Pourtant, la CMA n’a pas complètement lâché l’affaire. Bien que l’investigation ne soit pas poussée, cette transaction sous la bannière de « relevant merger situation » peut, dans le futur, passer sous les lentilles épaisses des régulateurs britanniques. En fin de compte, un «quasi-merger» reste un merger potentiel, n’est-ce pas?
Alors que Microsoft se métamorphosait en un Poudlard de l’intelligence artificielle, les fondateurs d’Inflection, Mustafa Suleyman et Karén Simonyan, ont pris la direction de la baguette magique. Plusieurs cerveaux d’Inflection ont suivi cette migration, comme Jordan Hoffmann, désormais chef du hub AI de Microsoft à Londres. Phares allumés, la CMA a plongé dans les tréfonds du dossier en juillet dernier, voulant déterminer si cette fine équipe représentait une fusion déguisée.
«Une fusion en carton peut toujours être solide, surtout dans le monde des acronymes technologiques.»
Les régulateurs ont gratté la surface et découvert que Microsoft n’avait pas acquis formellement Inflection AI. Toutefois, en incorporant presque toute l’équipe – y compris leurs deux fondateurs – et en signant plusieurs accords commerciaux, Microsoft a finalement hérité du savoir-faire précieux de l’équipe. Comme par magie (ou par technologie), la vision initiale d’Inflection – “créer de l’IA pour tous” – s’est vue absorbée par le colosse de Redmond.
D’ailleurs, la conclusion de la CMA ne s’appuyait pas sur des différends théoriques. Inflection AI, avec tout son potentiel, ne représentait pas un obstacle majeur pour les outils AI existants de Microsoft comme Copilot et ChatGPT. Le transfert d’employés, accompagné d’arrangements tactiques, signifiait que les deux entreprises n’étaient plus distinctes.
En revanche, la déclaration de Joel Bamford sur LinkedIn a précisé que cette manœuvre n’empêchait aucunement les futures transactions similaires d’être surveillées de près par les régulateurs. Microsoft a beau avoir évité une enquête approfondie cette fois-ci, les futures alliances tech ne seront pas exemptes de regards scrutateurs.
Pour finir, rappelons que cette affaire n’est qu’un clou de plus dans l’étau des investigations du CMA. La botte du régulateur britannique est solidement plantée, et ce n’est qu’une question de temps avant que les deals futurs ne passent sous leur scanner vigilant. N’oublions pas, dans le merveilleux monde des affaires tech: «Mieux vaut prévenir que guérir, même pour les géants comme Microsoft.» Parce qu’après tout, même le plus gros des poissons peut finir dans le filet!
Source : Techcrunch