Quelle est la vraie raison derrière la démission soudaine de l’auditeur de Byju’s, BDO? Ce départ marque le deuxième changement d’auditeur en moins d’un an pour cette startup indienne en difficulté, soulevant de nouvelles inquiétudes quant à sa santé financière et sa gouvernance.
BDO, à travers sa filiale MSKA, a justifié sa démission par plusieurs problèmes, notamment des retards significatifs dans les rapports financiers, un manque de soutien de la part de la direction et des doutes sur la capacité de l’entreprise à recouvrer des sommes importantes auprès d’une entité basée à Dubaï. Que cachent réellement ces retards et ce manque de collaboration de la part de Byju’s?
Ce départ survient alors que Byju’s, autrefois la startup la plus valorisée d’Inde avec une estimation de 22 milliards de dollars, doit faire face à une série de crises. Récemment, la Cour suprême a décidé de reprendre les procédures d’insolvabilité contre la startup. Deloitte, l’auditeur précédent de Byju’s, ainsi que des membres clés du conseil d’administration ont démissionné l’année dernière, pointant du doigt des problèmes de gouvernance. Pourquoi tant de départs en si peu de temps?
Quelles sont les véritables motivations derrière ces démissions successives?
MSKA, nommé en août 2023 pour un mandat de cinq ans, indique dans sa lettre de démission qu’il n’aurait pas reçu le soutien nécessaire de la direction pour accéder aux livres comptables, ainsi qu’aux informations et explications demandées pour l’audit de l’exercice 2022-23. Est-ce une stratégie délibérée de Byju’s pour dissimuler des informations cruciales?
Byju’s, de son côté, affirme que les demandes de BDO nécessitaient de franchir des « limites éthiques et légales ». L’entreprise allègue que la véritable raison de la démission de BDO réside dans le refus de Byju’s de falsifier ses rapports, une accusation grave appuyée par des enregistrements d’appels. Ces affirmations jettent une lumière différente sur les motivations de BDO.
En outre, MSKA a déposé le formulaire ADT 4, suggérant des activités potentiellement frauduleuses ou illégales au sein de l’entreprise. Ces problèmes semblent se multiplier, car la lettre de démission mentionne également divers litiges en cours contre Byju’s et son conseil d’administration, y compris des procédures de liquidation initiées par des créanciers et des allégations de mauvaise gestion par des actionnaires minoritaires. Ces révélations ne font qu’intensifier les problèmes de la startup.
Avec la démission de MSKA, les défis s’accumulent pour Byju’s, qui voit sa valorisation chuter en raison des retards de rapports financiers, des manques à gagner et des conflits avec les investisseurs. Des investisseurs majeurs comme Prosus et Peak XV ont déjà soulevé des problèmes de gouvernance et cherché à évincer le fondateur Byju Raveendran. Face à ces nombreuses turbulences, où va vraiment Byju’s?
Source : Techcrunch