« Cheese is milk’s leap towards immortality. » Mais que se passe-t-il lorsque le lait prend une pause bien méritée et que la fermentation microbienne prend le relais ? C’est exactement ce que la startup allemande Formo a fait, en obtenant récemment un tour de financement de série B de 61 millions de dollars pour produire du fromage écologique et sans animaux.
Basée à Berlin, Formo utilise une protéine Koji comme base pour ses premiers produits. Le Koji, un microorganisme fongique utilisé depuis des siècles dans la cuisine asiatique, sort ici de l’ombre. Bien que cet ingrédient soit ancien, Formo affirme être la première startup de fermentation capable de l’utiliser pour produire du fromage en grandes quantités.
Mais disons-le franchement, le terme « fromage végan » fait fuir plus de gens qu’un évier bouché un vendredi soir. Les premiers essais de fromages sans produits laitiers laissaient un goût amer, souvent remplis d’additifs et d’agents de texture douteux. Formo espère casser cette image et séduire les consommateurs avec ses protéines Koji, offrant ainsi une alternative plus saine et délicieuse.
Formo se démarque par son approche pionnière, remplissant les fromages véganes de saveurs et de protéines, sans les désavantages écologiques du fromage traditionnel.
Le Koji, étant un champignon, n’est pas une plante mais un microorganisme. Ces protéines peuvent être cultivées par fermentation, un peu comme la bière, donnant un produit final riche en protéines, semblable au fromage conventionnel. Depuis sa création en 2019, Formo a développé trois plateformes technologiques et créé de nombreuses valeurs en propriété intellectuelle.
Formo met en avant sa stratégie duale : la micro-fermentation n’altère pas la structure génétique des microorganismes, ce qui évite les longues démarches de régulation alimentaire européenne. Pour ses futurs produits, la startup envisage d’utiliser des protéines laitières fabriquées sans vaches, élargissant ainsi sa gamme de fromages sans animaux.
Le prix de lancement de ses fromages véganes est légèrement plus élevé que les fromages classiques : Frishchain, une cream cheese, coûte 2,89 €, tandis que Camembritz, un fromage de type brie, est à 3,99 €. Mais Formo vise une parité tarifaire à mesure que sa production s’étend. Les premiers produits sont déjà disponibles dans plus de 2 000 points de vente en Allemagne et en Autriche, sous différentes variétés.
La mission de Formo : offrir des produits délicieux sans les impacts négatifs sur l’environnement ou les animaux. Sa production de fromage Koji génère 65% d’émissions en moins, utilise 83% de terres en moins et requiert 96% moins d’eau que le fromage crémeux traditionnel.
Avec ce tour de financement, Formo prévoit d’étendre ses opérations à d’autres marchés européens et au-delà. Avec une valeur du marché global du fromage de plus de 240 milliards de dollars, même une petite part de cette miche généreuse pourrait rendre l’entreprise extrêmement rentable. D’autant plus que sa capacité actuelle de production est augmentée pour mettre en avant de nouveaux fromages.
En espérant que l’aventure de Formo soit aussi savoureuse que ses fromages, on peut dire que leur avenir est « tout un fromage »!
Source : Techcrunch
