Les avancées en intelligence artificielle sont-elles synonymes de progrès ou de soucis pour l’avenir de l’humanité? C’est la question posée lors de la diffusion du programme spécial « AI and the Future of Us » d’Oprah Winfrey ce jeudi soir. Avec des invités tels que le PDG d’OpenAI, Sam Altman, l’influenceur technologique Marques Brownlee, et le directeur actuel du FBI, Christopher Wray, la discussion a pris une tournure particulièrement sceptique et prudente.
Oprah a rappelé dans ses remarques préparées que « le génie de l’IA est sorti de la bouteille, pour le meilleur ou pour le pire », et que l’humanité devra apprendre à vivre avec les conséquences. Cette essence même de l’incertitude s’est illustrée lors de l’entretien avec Sam Altman, qui a affirmé que l’IA actuelle apprend des concepts en analysant les données. Mais, est-ce vraiment le cas?
Altman a soutenu que les systèmes d’IA, comme ChatGPT, prédisent les mots suivants dans une séquence et détectent ainsi des concepts sous-jacents. Cependant, de nombreux experts sont en désaccord: ces machines restent largement des outils statistiques, capables de repérer des motifs dans les données sans toutefois en saisir l’intentionnalité.
La frontière entre progrès et prudence en IA reste floue, surtout lorsqu’il s’agit de régulation et de sécurité.
En réalité, Altman a insisté sur la nécessité de sécuriser ces systèmes avec des tests comparables à ceux pratiqués sur les nouveaux médicaments ou aéronefs. Mais son empressement à plaider pour la régulation cache aussi une volonté de protéger les intérêts de son entreprise, surtout en opposition à des lois telles que le California AI Safety Bill (SB 1047).
De son côté, Oprah a aussi interrogé Altman sur la confiance que le public devrait lui accorder. Sa réponse a été évasive, soulignant le défi de construire cette confiance au fil du temps. Cet échange soulève une question cruciale: peut-on vraiment faire confiance à ceux qui développent ces technologies pour garantir qu’elles servent au mieux l’humanité?
Le programme a également abordé le thème des deepfakes, une technologie de plus en plus convaincante et préoccupante. Marques Brownlee a démontré les progrès fulgurants du générateur vidéo d’OpenAI, Sora, en le comparant à des systèmes d’IA beaucoup plus anciens. Christopher Wray a partagé son inquiétude concernant l’utilisation des deepfakes dans des affaires de sextorsion et de désinformation, en particulier à l’approche des élections présidentielles américaines.
Enfin, dans une vision plus optimiste, Bill Gates a partagé ses espoirs de voir l’IA révolutionner les secteurs de l’éducation et de la médecine. Pensez-vous que ses perspectives techno-optimistes réussissent à balayer les préoccupations bien réelles sur les biais et les abus de cette technologie?
Source : Techcrunch
