Comment la technologie de l’intelligence artificielle (IA), avec toutes ses promesses et ses périls, pourrait-elle être convenablement régulée ?
Le dernier rapport de l’ONU intitulé « Governing AI for Humanity » illustre parfaitement les défis contradictoires d’une gouvernance efficace de cette technologie rapide et influente. D’un côté, le rapport souligne qu’il existe un déficit mondial de gouvernance en matière d’IA, tandis que de l’autre, des centaines de guides et de principes ont été adoptés par diverses entités, soulignant ainsi une approche fragmentée.
La question centrale demeure : pourquoi une telle cacophonie de règles et de cadres ? L’énorme potentiel de l’IA est contrebalancé par ses échecs potentiellement catastrophiques. Une simple erreur à grande échelle peut amplifier des discriminations ou propager des désinformations nuisibles. À qui revenait vraiment la tâche de prévenir ces risques ?
L’intérêt commercial pour l’IA semble souvent l’emporter sur la prudence réglementaire.
Les intérêts commerciaux influencent largement les discussions autour de l’IA. De nombreux lobbys insistent sur des réglementations visant d’hypothétiques IA super-intelligentes, détournant ainsi l’attention des risques immédiats et tangibles des IA actuelles. Pourquoi cela ? Peut-être pour éviter les questions plus délicates entourant les impacts environnementaux énormes et les problèmes éthiques complexes.
Pendant ce temps, des entreprises comme Meta militent activement pour la déréglementation des lois européennes sur la protection des données. Par exemple, des figures de proue comme Meta et d’autres, tel que Spotify et SAP, critiquent la réglementation actuelle, prétendant qu’elle nuit à la compétitivité et à l’innovation en Europe. Est-il pertinent de les écouter alors qu’ils ont été de nombreux à enfreindre ces mêmes lois ?
La véritable question que nous devons nous poser est la suivante : une mobilisation massive et un effort coordonné pourraient-ils vraiment éviter que les intérêts commerciaux dominent l’agenda de la gouvernance de l’IA ?
Source : Techcrunch