« Si tu veux confondre un geek, dis-lui simplement : « Ton jeu ressemble trop à un autre jeu ! ». » Eh bien, c’est exactement ce qui vient de se passer au pays du soleil levant, où Nintendo et The Pokémon Company ont dégainé plus vite que leur ombre pour lancer une attaque juridique contre Pocketpair. La bataille se joue autour de Palworld, un jeu décrit comme un « Pokémon parodique » avec des petites créatures armées jusqu’aux dents. Sorti en Accès Anticipé le 18 janvier, ce jeu a conquis le cœur (et les portefeuilles) des joueurs avec 15 millions de copies vendues sur Steam et 25 millions de joueurs en un mois seulement.
La Pokémania n’était qu’à son début, car quelques jours après la sortie de Palworld, The Pokémon Company a annoncé enquêter sur ce jeu à la sauce deux poids, deux mesures. Mais cette fois, leur verdict est tombé plus vite que la chute d’un Dracaufeu épuisé : ils ont décidé de prendre des « mesures appropriées » contre ce qu’ils considèrent comme une violation de leurs droits de propriété intellectuelle.
La rivalité numérique a atteint un nouveau sommet lorsque Nintendo a officialisé son recours juridique.
Selon Nintendo, ce procès vise une injonction contre Pocketpair et une compensation pour les dommages causés par l’infamie. Pocketpair, de son côté, se défend bec et ongles. Takuro Mizobe, le PDG, affirme que Palworld « a passé les revues juridiques sans accroc » et qu’aucune poursuite n’avait été engagée durant son développement. Pourtant, on ne peut s’empêcher de remarquer la ressemblance troublante entre les créatures de Palworld et les célèbres Pokémon, même si Palworld prend un virage plus sombre où il est possible d’exploiter, manger et même vendre ses monstres adorés.
Juste après l’annonce du procès par Nintendo, Pocketpair a réagi (avec un poil d’agacement, entre nous). « Nous ignorons encore les brevets spécifiques que nous sommes censés avoir enfreints et nous n’avons été informés d’aucun détail précis, » écrit la firme. « Il est bien regrettable que nous devions consacrer tant de temps à des affaires non liées au développement de jeux. Cependant, nous ferons de notre mieux pour nos fans et veillerons à ce que les développeurs indépendants puissent toujours laisser libre cours à leur créativité.” Touchant, mais sincèrement, on se demande si la créativité à l’ère numérique n’a pas simplement changé d’adresse.
Mise à jour, 19 septembre 2024, 9h40 heure de Paris : Cet article a été mis à jour avec la réponse de Pocketpair au procès intenté par Nintendo.
Source : Engadget