« L’hydrogène, c’est comme le prince charmant : tout le monde l’attend, mais personne ne sait vraiment comment l’utiliser ! » Voilà comment on pourrait résumer les péripéties de l’énergie hydrogène, ce gaz léger, insaisissable, mais ô combien prometteur.
En effet, l’hydrogène a tout pour plaire. On peut le brûler pour remplacer le charbon, le faire passer par un électrolyseur pour produire de l’électricité, ou encore s’en servir pour ravitailler une voiture aussi rapidement que de l’essence. Le hic, c’est qu’il est aussi difficile à contenir qu’un chat dans une boîte en carton. Il s’infiltre partout et endommage certains métaux.
Jusqu’à présent, pour transporter ce gaz rebelle, il fallait soit le comprimer, soit le liquéfier, deux procédés très énergivores. Mais, que diriez-vous d’une solution plus cool, garantie sans fuite ? Entre en scène Ayrton Energy, une startup qui promet de transporter l’hydrogène comme on balade sa bouteille d’eau : à température et pression ambiantes, et sans risque de finir aux urgences.
Pour dompter l’hydrogène, il suffit de penser à l’envoyer en vacances sur une molécule hôte !
Cette startup, menée par Natasha Kostenuk et Brandy Kinkead, a mis au point un transporteur liquide organique d’hydrogène qui pourrait révolutionner le marché. « Ça ressemble à de l’eau », déclare Natasha. Attention, on ne le boit pas non plus, mais c’est nettement moins toxique que ce qui se fait d’habitude.
Au lieu de se lancer dans une quête effrénée pour trouver une solution de stockage de l’hydrogène, les deux entrepreneuses ont décidé de la créer elles-mêmes. Leur technique s’inspire de la transformation de l’huile de canola en margarine : en exposant l’huile à du gaz hydrogène avec un catalyseur, elle se solidifie.
Leur approche « d’hydrogénation » et de « déshydrogénation » est non seulement innovante mais utilise en grande partie des équipements déjà existants sur le marché. En bonus, ce liquide magique peut être transporté via les infrastructures actuelles : pipelines, camions, et wagons sans problème !
Imaginez un camion-citerne apportant ce liquide à une usine industrielle, puis repartant avec le liquide déshydrogéné pour être réutilisé. Kostenuk annonce que leur processus est moins énergivore que la méthode de l’hydrogène liquéfié ou l’ammoniac, et un peu plus que l’hydrogène comprimé, mais avec une capacité de transport doublée par litre.
Avec une levée de fonds de 6,8 millions de dollars, menée par Clean Energy Ventures et BDC Capital, Ayrton Energy prévoit de produire deux à trois tonnes d’hydrogène par jour d’ici 2027. Une révolution sur la route ? Peut-être, mais avec Ayrton Energy, il semble que l’avenir de l’hydrogène soit aussi fluide qu’une promenade en bateau sur une rivière tranquille.
Source : Techcrunch