Que se passe-t-il lorsqu’un réseau social très populaire est accusé de mettre en danger ses jeunes utilisateurs? Le 5 septembre, le procureur général du Nouveau-Mexique, Raúl Torrez, a déposé une plainte contre Snap. La célèbre application de messagerie Snapchat est au centre de graves accusations d’exploitation sexuelle, de harcèlement d’enfants et d’autres comportements dangereux. Quelle est la réponse de Snap à ces accusations choquantes?
Des allégations non censurées ont révélé que les employés de Snap faisaient face à 10 000 cas d’extorsion sexuelle chaque mois. Pourquoi l’entreprise n’a-t-elle pas averti ses utilisateurs? Selon le procureur, Snap préférait éviter de « faire peur » et de perdre des utilisateurs. Des rapports d’utilisateurs concernant des comportements inappropriés auraient été largement ignorés, certains comptes signalés plus de 75 fois restaient actifs.
La suppression automatique des messages de Snapchat procure une fausse impression de sécurité, facilitant ainsi le travail des prédateurs. Est-il possible que les fonctionnalités de l’application la rendent plus dangereuse? Le « Quick Add », par exemple, permettrait aux adultes de trouver des mineurs, et la carte Snap permettrait la tracking des jeunes utilisateurs. Comment Snap justifie-t-il ces choix de conception?
La direction de Snap aurait ignoré les alertes de ses propres employés sur la sécurité des utilisateurs.
Le PDG Evan Spiegel aurait privilégié le design par rapport à la sécurité. Snap est accusé de ne pas préserver les images abusives pour les enquêtes et de négliger la mise à jour de sa base de données d’images d’abus sexuels d’enfants. Comment expliquer ces manquements? De surcroît, un « manuel d’extorsion » circule parmi les prédateurs sur Snapchat. Cela décrit-il un problème plus systémique?
Le Nouveau-Mexique ne s’inquiète pas uniquement des prédateurs sexuels. Snap tolérerait également la vente de drogues et d’armes par l’intermédiaire de sa plateforme, des adolescents ayant déjà perdu la vie après avoir consommé des drogues achetées via l’application. Quelles sont les mesures prises par Snap pour lutter contre ces activités criminelles?
Le contrôle parental est limité sur Snapchat, avec seulement 0,33 % des adolescents utilisant le Family Center. L’application n’effectue pas de vérification stricte de l’âge des utilisateurs, laissant place aux faux profils. Pourquoi Snap prétend-il que les moins de 13 ans ne peuvent pas utiliser la plateforme alors qu’il est si facile de contourner cette règle?
Afin de se défendre, Snap a affirmé collaborer avec les forces de l’ordre pour supprimer les mauvais acteurs. Selon vous, est-ce suffisant pour garantir la sécurité des jeunes utilisateurs sur Snapchat?
Source : Engadget