Comme disait un grand philosophe du siècle dernier, « Le web est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quel troll on va tomber. » Direction X (anciennement connu sous le nom de Twitter) pour une nouvelle histoire qui rappelle que l’internet n’est pas toujours très net.
Alors, imaginez-vous courir pour le Congrès en 2024, un exploit en soi, non? Maintenant, imaginez que vous soyez une femme de couleur. D’un coup, l’aventure devient un parcours du combattant en mode difficile. Une étude du Center for Democracy and Technology (CDT) et de l’Université de Pittsburgh a révélé que ces candidates faisaient face à beaucoup plus d’attaques sur X que leurs homologues homme-blanc.
Pour leur étude, les chercheurs ont analysé pas moins de 800 000 tweets sur une période de trois mois, du 20 mai au 23 août de cette année. Et devinez quoi? Plus de 20% des messages visant des candidates afro-américaines et asiatiques contenaient des propos offensants. Le comble? Les candidates afro-américaines étaient particulièrement visées par des discours haineux.
Et oui, moins de 1% de tous les tweets mentionnant un candidat contenaient des discours de haine. Mais pour les candidates afro-américaines, cette statistique quadruplait à 4%. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et illustrent une réalité désolante : l’adage « haters gonna hate » semble encore plus vrai pour certaines.
Les femmes de couleur en politique ne courent pas, elles sautent par-dessus les trolls.
Le rapport du CDT ne s’est pas arrêté là. Il a aussi examiné les discours offensants – ces mots ou phrases qui rabaissent, menacent, insultent ou ridiculisent une candidate. Bien que ces attaques ne violent pas nécessairement les règles de X, leur volume pourrait bien décourager plus d’une femme de couleur de se lancer en politique. Le rapport recommande donc à X et autres plateformes de prendre des « mesures spécifiques » pour contrer ces effets dévastateurs.
Les auteurs du rapport appellent à plus de clarté dans les politiques de X, une plus grande transparence sur la façon dont leur système traite ces attaques, de meilleurs outils de signalement et des mécanismes de responsabilité accrus. Bref, une refonte qui pourrait transformer ce champ de bataille en un lieu plus accueillant pour tous.
En conclusion, si X souhaite vraiment être le lieu de dialogue civilisé qu’il prétend être, il a du pain sur la planche. Si cette situation ne change pas, la diversité risque de rester un joli mot dans les discours et un mirage dans la réalité politique. Voilà de quoi méditer la prochaine fois que vous râlerez contre un tweet mal formulé. Alors, à quand une politique digitale digne de ce nom? Après tout, en ces jours de modernité, il serait grand temps d’avoir des règles de conduite à la hauteur des ambitions technologiques!
Source : Engadget