Dans un monde de plus en plus centré sur l’intelligence artificielle, est-ce vraiment une question de remplacer les équipes existantes par des ingénieurs en IA spécialisés ?
Edward Kim, co-fondateur de Gusto, défend une approche différente. Selon lui, les membres non techniques ont souvent une bien meilleure compréhension des besoins des clients que les ingénieurs en IA traditionnels. Quelle est donc la meilleure stratégie à adopter pour intégrer l’IA dans les entreprises ?
Lors d’une récente interview avec TechCrunch, Kim a partagé sa vision pour Gusto, une startup spécialisée dans la paie, dont les revenus annuels ont dépassé les 500 millions de dollars lors de l’exercice fiscal se terminant en avril 2023. Gusto mise sur les « recettes » créées par des membres non techniques pour guider le fonctionnement de l’assistant IA nommé Gus. Peut-on imaginer un futur où les applications IA seront ouvertes à toute personne ayant une affinité technique, peu importe son niveau de compétence de programmation ?
Le véritable potentiel de l’IA est dans les mains de ceux qui comprennent réellement les besoins des clients.
La démocratisation de l’interface pour créer des applications d’IA a modifié le paysage. Pour Gusto, même les membres de leur équipe de support client participent à l’amélioration des capacités de Gus, bien qu’ils n’aient aucune compétence en programmation. Il apparaît que la capacité à construire des applications puissantes n’est plus l’exclusivité des ingénieurs logiciels.
Un exemple frappant est Eric Rodriguez, initialement membre de l’équipe support chez Gusto. Sa curiosité pour l’IA l’a mené à créer un outil CoPilot qui révolutionne la manière dont l’équipe support répond aux tickets clients. Est-ce que chaque entreprise devrait encourager de tels talents latents parmi ses employés ?
Gusto a ainsi montré qu’en formant et en capitalisant sur les connaissances sectorielles de ses employés, elle peut transformer de simples employés en contributeurs clés pour ses initiatives IA. Cela s’oppose à la tendance actuelle de remplacer les postes par des spécialistes en IA.
La réflexion de Kim pousse à s’interroger sur la manière dont l’organisation des entreprises évoluera avec l’intégration croissante de l’IA. Si les tâches des membres de l’équipe évoluent vers la création de « recettes » ou l’affinage des requêtes pour améliorer l’IA, quel impact cela aura-t-il sur la structure organisationnelle ? Verrons-nous un changement significatif dans les effectifs des entreprises dans plusieurs années ?
Source : Techcrunch
