Meta est-elle prête à relancer une technologie aussi controversée que la reconnaissance faciale? Après l’avoir abandonnée il y a trois ans, la firme revient avec des nouveaux outils dédiés à Facebook et Instagram. Pourquoi maintenant, et surtout, dans quel but précis?
Cette réintroduction n’est pas sans objectif. La société souhaite utiliser la reconnaissance faciale pour lutter contre les arnaques en ligne, mais aussi pour aider les utilisateurs à récupérer l’accès à leurs comptes. Meta indique ainsi qu’elle va tester cette technologie pour repérer les publicités frauduleuses utilisant l’image de célébrités. Est-ce une manière efficace et sûre de protéger l’image des personnalités publiques en ligne?
Déjà testée sur un petit groupe de célébrités, cette fonctionnalité pourrait bien être étendue à un public plus large dans les prochaines semaines. Cependant, chaque utilisateur a la possibilité de se retirer de cette protection. Vaut-il mieux ne pas impliquer individuellement les utilisateurs pour éviter des dérives éventuelles?
Meta doit-elle s’inquiéter de la perception publique quant à cette initiative?
Parallèlement, Meta expérimente aussi une option de « selfie vidéo » pour faciliter la récupération de comptes piratés. Cela suffira-t-il à contrer les hackers toujours plus inventifs, qui contournent les systèmes de sécurité? Et comment se protéger des faux selfies utilisés eux-mêmes pour tromper le système?
Entre promesses de nouvelles protections et inquiétudes liées à la vie privée, des questions persistent. Meta assure que les données faciales recueillies seront immédiatement supprimées après usage. Il en restera qu’aux États-Unis, cette approche soulève déjà quelques sourcils, surtout après les déboires judiciaires passés de Meta sur ce sujet.
La réintroduction de la reconnaissance faciale de Meta se limite pour l’instant aux États-Unis, en épargnant notamment l’Illinois et le Texas, régions où l’entreprise a déjà fait face à des poursuites coûteuses. Pourquoi certaines régions sont-elles exclues alors que d’autres sont ciblées? Meta se préparerait-elle à une confrontation avec les régulateurs anglais et européens, où la technologie est encore en discussion?
Alors que Meta projette de déployer globalement ces outils d’ici 2025, l’intégration de telles technologies représente-t-elle un pas en avant ou un péril pour la protection des données personnelles?
Source : Engadget