Comment une marque disparue depuis des décennies peut-elle revenir sur le devant de la scène automobile ? En Amérique du Nord, International Harvester est un nom qui résonne encore, principalement grâce au Scout, l’un des premiers SUV du monde. Aujourd’hui, sous la houlette de Volkswagen, la marque Scout renaît de ses cendres et dévoile ses deux premiers modèles : le Terra pickup et le Traveler SUV. Mais quelle est l’essence de cette résurrection?
Volkswagen, en mettant en avant Scout Motors, affirme vouloir respecter l’esprit originel du Scout vendu par International entre 1961 et 1980. Les nouveaux modèles, bien que modernes, affichent des courbes arrondies et une « masque noir » sur les faces avant et arrière, clin d’œil aux versions classiques. Mais ces éléments suffisent-ils à satisfaire les nostalgiques de l’époque ?
D’autres aspects de ces véhicules témoignent d’une modernité indéniable. On note par exemple, l’apparition de fines bandes LED autour de la « calandre » et des phares rectangulaires. Ces nouveaux designs sont-ils voués à séduire le public autant que les modèles originaux avaient conquis leur temps ? Les aspirations semblent claires : allier tradition et innovation.
À l’intersection de la nostalgie et de l’innovation.
La robustesse qui caractérisait les modèles originaux est toujours présente. Le Terra et le Traveler sont construits sur un châssis à structure intégrale avec un essieu arrière solide, des moyeux de verrouillage avant et arrière pour des excursions hors des sentiers battus. Avec une capacité de charge utile allant jusqu’à 2,000 livres et des capacités de remorquage impressionnantes, ces véhicules répondront-ils aux attentes des amateurs d’aventure et de plein air ?
Concernant la performance, ces véhicules ne se contenteront pas seulement d’être solides ; avec une accélération fulgurante de 0 à 60 mph en 3,5 secondes, sont-ils destinés à redéfinir le segment des SUV tout-terrain ? Avec un couple estimé à 1,000 livres-pied et un système de transmission intégrale, le pari semble osé, mais réalisable.
Ensuite, il y a la question de l’autonomie. Les versions de base promettent jusqu’à 350 miles d’autonomie, tandis que les versions longue portée, effectuant un bond vers l’ère hybride grâce à un prolongateur d’autonomie à essence, atteindront 500 miles. Mais comment se comportera la concurrence avec une telle promesse ?
En matière d’ergonomie intérieure, le changement est tout aussi radical. Les intérieurs austères des modèles d’origine laissent place à des habitacles luxueux et high-tech. Mais cette montée en gamme est-elle ce que recherchent réellement les fidèles de la marque, ou risquent-ils de se sentir déconnectés vis-à-vis de ces évolutions?
Enfin, la stratégie commerciale adoptée par Scout, avec une vente directe au consommateur sans intermédiaire, rappelle le modèle Tesla. L’achat en quelques minutes seulement, en toute transparence, est-il un signe que l’industrie automobile dans son ensemble pourrait aller dans cette direction ? Les premiers véhicules de cette renaissance sont attendus en 2028. Mais au-delà de toute la technologie et de l’héritage, la question demeure : le Scout moderne saura-t-il captiver l’imaginaire collectif comme l’original l’avait fait ?
Source : Engadget