Comment les entreprises peuvent-elles devenir véritablement innovantes de nos jours? Alors que de nombreuses firmes se contentent de moderniser leur logistique ou d’automatiser certaines tâches, Jon McNeill, ancien président de Tesla et directeur de l’exploitation chez Lyft, prône une méthode bien plus radicale. Pourquoi ne pas simplifier de manière drastique les objectifs ainsi que les processus, se demande-t-il? Et quand l’ancien bras droit d’Elon Musk s’exprime, les startups tendent l’oreille.
McNeill a récemment partagé ses précieuses idées lors du World Business Forum à New York. Sa méthode, surnommée “l’algorithme” par Elon Musk lui-même, se concentre sur la simplification radicale. Serait-ce vraiment la clé du succès comme cela a été décrit dans la biographie de Musk par Walter Isaacson? Quels enseignements peuvent être tirés des défis de Tesla concernant la production de la Model 3 ou de leur fameuse “production hell” de 2017?
Pour McNeill, la première étape est de cibler le problème central que l’on cherche à résoudre, puis de viser des objectifs massifs plutôt que des améliorations à petits pas. Est-il possible de transformer la complexité écrasante des processus industriels en simplifiant à l’extrême, afin de stimuler une véritable innovation? Lorsqu’on a demandé comment la culture d’innovation pouvait se pérenniser, McNeill a répondu que l’état d’esprit collectif ne doit jamais se contenter du “Non” ou de “c’est impossible.” Pourquoi ne pas testez-vous votre idée même sans savoir par où commencer? Ce genre de comportement est au centre des communautés innovantes.
L’innovation doit être cherchée de manière agressive et audacieuse.
Par ailleurs, la vision de McNeill repose aussi sur un concept assez intrigant: l’innovation par soustraction. Selon lui, les seules exigences valables consistent en celles imposées par la loi et la physique. Qu’advient-il alors de toutes ces “règles” internes qui semblent être devenues immuables au sein des grandes organisations? Sont-elles vraiment nécessaires ou ne sont-elles qu’un héritage de quelques bonnes idées mal interprétées?
Et si l’on supprimait toutes les étapes superflues des processus internes des entreprises? McNeill est catégorique: une véritable optimisation peut libérer l’esprit entrepreneurial. Mais attention, l’automatisation ne doit intervenir qu’à la fin du processus de simplification, une fois que l’organisation s’est recentrée sur l’essentiel. Autrement, les erreurs pourraient être ancrées aussi solidement que les boulons d’un plancher, difficiles à remonter ou à remplacer.
Enfin, McNeill complète ses recommandations par trois principes culturels essentiels: envisager l’expérience complète du client, insister sur l’urgence et la responsabilité, et enfin vivre le parcours du produit comme le fait le consommateur. Ces approches sont-elles la clé d’une entreprise véritablement prospère et durable? Comment ces principes peuvent-ils être adaptés à d’autres industries pour reproduire le succès de Tesla?
Au final, l’algorithme de McNeill pourrait-il redéfinir la manière dont nous percevons l’innovation? Ne serait-ce qu’un modèle privilégié pour les géants de la technologie ou pourrait-il inspirer de nombreux secteurs à se reconcevoir de fond en comble? Au milieu de toute cette course effrénée vers l’innovation, la question ultime pour les entreprises devient: seriez-vous prêt à réduire pour accroître?
Source : Techcrunch