« Qui contrôle les données contrôle l’univers », pourrait-on dire en paraphrasant l’écrivain de science-fiction Frank Herbert. Et en 2024, cette maxime s’applique plus que jamais au monde éblouissant de l’Intelligence Artificielle. Lors du TechCrunch Disrupt 2024, Chet Kapoor, PDG de DataStax, lançait le débat sur les nouvelles canalisations de données. Un sujet essentiel pour l’IA moderne. Avec lui, des experts comme Vanessa Larco de NEA et George Fraser de Fivetran prenaient part à une conversation animée qui a mis en lumière l’importance cruciale de la qualité des données et la suprématie du fit produit-marché sur l’espérance de croissance effrénée.
Les startups d’IA floquées, effrayées par le mirage d’un futur robotisé, se voient conseiller de ne pas sauter dans l’inconnu trop vite. La sagesse est d’aller lentement mais sûrement, en faisant des progrès pratiques et constants. Kapoor déridait ses interlocuteurs en comparant les premières équipes d’innovation à des unités SWAT, non pas à la quête d’un manuel d’instructions, mais son écriture même !
Tandis que les données se multiplient comme des clones dans un film de science-fiction, la clé n’est pas d’essayer de tout intégrer d’un seul coup. Vanessa Larco recommande de planifier astucieusement, en se posant les questions cruciales : que voulons-nous accomplir ? Quelle donnée est nécessaire et comment la mobiliser efficacement ? Sa stratégie ? Pensez petit avant de penser méga.
La sagesse réside dans les petites victoires, non dans les conquêtes éclatantes.
George Fraser, maniant avec brio la baguette de Fivetran, conseille de résoudre uniquement les problèmes du présent. Pour lui, investir dans des projets qui ne prennent pas est la véritable dépense, loin des erreurs de planification parfois visibles une fois le recul acquis. L’accent est mis sur l’application concrète qui résout aujourd’hui les problèmes réels.
En revivant les prémices du web ou la révolution du smartphone, on réalise que l’IA générative d’aujourd’hui ressemble parfois à une simple promesse. Kapoor, dans son analogie « Angry Birds de l’IA », marque l’idée que, même si les progrès changent notre perception, personne ne plie encore notre linge à la maison. Toutefois, chaque entreprise commence à explorer et à mettre en application des outils en production, en petit comité certes, mais avec passion. L’année prochaine, il pense que ces petites expérimentations deviendront de réels facteurs de transformation.
En attendant ce moment où l’IA transformera réellement nos trajets quotidiens au travail, n’oublions pas que même le plus intelligent des algorithmes commence par ramper avant de voler. Et souvenez-vous, dans le monde complexe des données et de l’IA, mieux vaut ne pas « déployer » ses ailes trop tôt, sous peine de se « crasher ».
Source : Techcrunch