« Un bon journaliste est celui qui se fait assez de bruit pour ne jamais passer inaperçu. » Une citation qui semble plus vraie que jamais aux États-Unis en ces temps où le bourdon des claviers journalistes résonne pour la liberté de la presse. Mais attention, votre café matinal risque de refroidir si le PRESS Act ne passe pas sous peu. Un bouclier fédéral pour les journalistes patiente depuis janvier au Sénat, sagement coincé entre les piles d’autres projets de loi en attente.
Imaginez un peu : une loi qui protégerait les reporters de la tyrannie du stylo rouge révélateur de sources confidentielles. C’est exactement ce que propose le PRESS Act! Hormis les urgences sécuritaires (oui, on parle de menaces terroristes – rien que ça), les enquêteurs à la recherche de vérité ne seront plus forcés de dévoiler leurs sources. Fini les records téléphoniques subtilisés en douce, plus de stress que votre fournisseur d’email tombe sur les appels en douce. Une révolution pour nos amis scribouillards!
Sauver la presse ou boire le fake news jusqu’à la lie ? À vous de choisir.
Bientôt, disons-le bien, vos amis journalistes n’auront plus à se cacher comme des espions de films d’Hollywood. Mais rien n’est gagné : les législateurs bataillent depuis un an pour ces protections, excédés par les affaires d’espionnage journalistique sous le règne de Trump, tapant fort sur les murs de CNN, The New York Times, et d’autres grands carillons de l’info. Avec un Trump 2.0 en gestation, le moment semble propice à la réflexion. Et que serait la liberté de presse si ceux qui en abusent étaient toujours plus forts ?
Une presse enquêtrice congelée dans l’angoisse de se voir révéler ses informateurs, ça ne fait rêver personne. Sans sources, adieu les scoops! Mais rassurez-vous, même les journalistes indépendants sont inclus dans ce projet qui fait déjà rougir de plaisir les têtes pensantes de TechCrunch. Car oui, des investigations sur le monde ébouriffant des start-ups jusqu’aux piratages en passant par les affaires de droits de l’homme, il serait temps d’accorder aux reporters un soldat de plomb sur le champ de bataille de l’information.
Mais voulez-vous vraiment faire vibrer votre clavier en faveur de ce projet et éviter la crise de sueur nocturne d’un futur post-apocalyptique des news? C’est ici que l’histoire pourrait prendre un tournant, avec des sénateurs de tout bord – Ron Wyden, Lindsey Graham, Mike Lee et Dick Durbin – pianotant leur soutien sur le chemin pavé de bonnes intentions, qui ne demande qu’une chose : un dernier coup de marteau doré au Sénat avant l’expiration de son mandat législatif.
Et parce que ce serait dommage de rester muet comme une carpe, l’ACLU vous tend la plume pour clamer votre soutien. Appelez, écrivez, fanfaronnez, mais ne restez pas bouche bée ! Si cela vous inspire davantage qu’une tasse de mauvais café, notez bien le mot de la fin : « Pressez le Sénat, épargnez la presse. »
Source : Techcrunch