« L’intelligence artificielle c’est fantastique, mais, en fin de compte, c’est juste une autre puce du gâteau technologique. » Bienvenue dans le monde palpitant des puces AI, où les géants du Cloud se disputent comme lors d’une bataille de sumos numériques. À l’horizon, sous forme de trinômes étincelants, se dressent Google avec Trillium, Microsoft avec Maia, et bien sûr, Amazon Web Services (AWS) qui met cartes sur table avec Trainium.
AWS ne veut pas rester derrière, alors voici leur dernier joker : Trainium! Pour ce faire, AWS propose une généreuse subvention de 110 millions de dollars pour les chercheurs en IA. Ainsi, ils offrent la possibilité de snober les autres nuages et de danser avec leurs petites puces. Le programme « Build on Trainium » prévoit des crédits Trainium allant jusqu’à 11 millions de dollars aux universités partenaires, et jusqu’à 500 000 dollars pour les autres chercheurs en IA.
AWS joue aux mécènes de la recherche en IA… mais pas sans conditions.
Mais que serait une bonne intention sans une touche de débat ? Certains sceptiques, comme Os Keyes de l’Université de Washington, soupçonnent une ruse corporatiste qui pourrait bien biaiser le paysage de la recherche académique. D’ailleurs, AWS a sécurisé les droits de veto sur le choix des projets bénéficiaires, et la sélection est, disons, enveloppée d’une brume quelque peu opaque…
Cependant, AWS a assuré que seuls des experts en IA participeront à cette foire aux projets, en quête des études les plus prometteuses pour faire avancer la science du machine learning. Toutefois, méfiance reste de mise face à ces projets sponsorisés. Un chercheur de l’université imaginaire pourrait bien être tenté d’intituler son étude « Quand la carotte est un processeur ».
Malgré cela, AWS jure qu’il n’y a aucune ‘prise au piège’, un chercheur pourra s’en sortir imparablement s’il fournit un papier et open-source ses résultats sur GitHub. Selon Gadi Hutt d’Annapurna Labs, seul un esprit libéré de contrats peut flotter véritablement sur les nuages, même celui d’Amazon.
Alors, AWS un philanthrope ou un rusé renard ? Cela reste à voir. Le fossé entre l’industrie technologique et le monde académique reste large, avec des mastodontes tels que Meta qui possèdent des dizaines de milliers de puces là où une université en a à peine une poignée. Les chercheurs espèrent secrètement que le lapin de course se fatiguerait dans sa course effrénée et qu’eux, tels des tortues érudites, atteindraient leurs buts… un jour.
Mais cher lecteur, souvenez-vous, la bataille des puces est loin d’être finie. Après tout, dans le ‘chip’ conte, il n’y a jamais avaient de petits!
Source : Techcrunch