« La vue, c’est la vie » pourrait bien devenir le mantra du Moyen-Orient, surtout avec un acteur comme Eyewa prêt à conquérir le marché comme une tempête de sable bienveillante. Basée à Dubaï et Riyad, Eyewa ne vend pas simplement des lunettes, elle les propulse au rang d’accessoires de mode indispensables. Oubliez les cabinets stériles et austères où acheter une paire de lunettes était aussi excitant que regarder sécher de la peinture. Eyewa injecte une bonne dose de glamour et de tendance dans tout ce qui touche à la vue.
Récemment, notre cher Eyewa a fait parler de lui en levant la coquette somme de 100 millions de dollars lors d’une série C, grâce à General Atlantic, un investisseur global averti. Cela porte leur cagnotte à un total de 130 millions depuis leur lancement en 2017. À la barre de cette entreprise florissante, trois anciens consultants de Bain & Company, Anass Boumediene, Mehdi Oudghiri et Abdullah AlRugaib, qui sont passés de la livraison de nourriture chez Foodpanda à la commercialisation de lunettes avec brio.
Ce trio dynamique, au gré d’une exploration entrepreneuriale, a réfléchi à 87 idées (oui, vous avez bien lu) avant de se jeter, lunettes à la main, dans un marché ophtalmique où la demande écrase littéralement l’offre. Dans une région où la myopie grimpe aussi vite qu’un faucon pèlerin en plein vol, ils ont vu (excusez le jeu de mots) une opportunité en or. Pourtant, Eyewa n’est pas là juste pour surfer sur cette vague myope; ils y apportent également des perspectives innovantes.
En bifurquant de la livraison de plats à la livraison de verres, Eyewa a démontré que les possibilités d’entreprendre ne manquent pas, pourvu que l’on ait l’œil averti.
Après avoir étudié les habitudes des consommateurs via leur plateforme e-commerce, Eyewa a développé neuf marques internes, capturant ainsi 96% de leurs revenus. Le secret de leur succès ? Des prix cassés et des designs diversifiés pour toucher tous les genres de clientèle, des accros aux lunettes tendances aux amateurs de modèles plus conventionnels. Et tout cela sans lésiner sur la qualité des verres ni des examens optiques.
Eyewa a aussi pris d’assaut le monde physique avec ses 150 magasins – pas un de moins ! – aucun en franchise, ce qui garantit un parcours client ultra-maîtrisé, du premier coup d’œil à l’achat final. Avec l’arrivée du Covid, ont-ils baissé le rideau ? Que nenni ! Au contraire, ils ont profité de la réouverture pour prouver qu’essayer avant d’acheter restait une expérience irremplaçable.
Étant donné leur succès fulgurant, Eyewa espère ouvrir 100 boutiques supplémentaires d’ici 2025, avec un pied posé prochainement au Qatar. De quoi faire pâlir d’envie les rivaux internationaux ! Boumediene, quant à lui, reste mystérieux sur le nombre exact de lunettes vendues, se contentant de révéler une croissance des revenus de plus de 50% chaque année.
Les investissements dans Eyewa ne s’arrêtent pas là. Avec General Atlantic à leurs côtés, soutenu par des fonds souverains de la région, Eyewa prouve que l’engouement mondial pour le Golfe ne se limite pas à un simple mirage financier. Même Badwa Capital et Turmeric Capital n’ont pas voulu manquer la fête.
Après tout, quand il s’agit de choisir les bonnes lunettes pour voir l’avenir, Eyewa semble avoir une vision des plus claires. Hé, Mr. Magoo n’a qu’à bien se tenir, il va peut-être enfin retrouver la vue !
Source : Techcrunch