Microsoft est-il en train de jouer avec le feu en matière de politique tarifaire? Un milliard de livres sterling: c’est la somme colossale que le géant américain du logiciel doit potentiellement rembourser, si une poursuite judiciaire initiée au Royaume-Uni se conclut en sa défaveur. Quels sont les motifs de cette plainte qui pourrait redessiner le paysage concurrentiel des services cloud?
Les accusations proviennent d’une apparente discrimination tarifaire dans l’utilisation de Windows Server. Les clients des plateformes concurrents de Microsoft comme AWS d’Amazon, Google Cloud Platform et Alibaba Cloud auraient subi des frais supplémentaires injustes comparés à ceux qui ont choisi Azure, le service cloud maison de Microsoft. S’agit-il d’une simple coïncidence ou d’une stratégie délibérée pour museler la concurrence?
Ce recours collectif est initié dans un contexte où les plaintes liées à la concurrence se multiplient contre les géants du cloud. La Federal Trade Commission américaine a récemment annoncé une enquête antitrust couvrant les pratiques commerciales de Microsoft, incluant la licence logicielle et le cloud. En Europe, les pratiques des leaders du secteur, en particulier Amazon et Microsoft, sont également scrutées.
Une bataille judiciaire qui pourrait bouleverser l’équilibre des forces dans le cloud.
La Competition and Markets Authority du Royaume-Uni mène parallèlement sa propre enquête, décalée jusqu’à l’année prochaine. Cette accumulation d’investigations soulève la question: quelle sera la prochaine étape pour Microsoft dans ce climat de méfiance généralisé? Fort de précédents accords financiers avec des instances européennes, le géant du software pourrait bien songer à renouveler l’expérience d’un compromis.
La poursuite actuelle sur le sol britannique est soutenue par LCM Funding UK Limited, spécialiste mondial du financement des litiges. Derrière cette offensive juridique, on retrouve Dr. Maria Luisa Stasi, experte en droit de la concurrence et régulation des marchés numériques, qui allègue que Microsoft a injustement surfacturé des milliers d’entreprises locales. Une manœuvre pour forcer la main des utilisateurs et promouvoir Azure?
Selon Stasi, c’est l’opportunité de mettre en lumière ces comportements anticoncurrentiels. Mais quelles en seront les implications à long terme? Et si le tribunal britannique donne raison aux plaignants, jusqu’où pourrait s’étendre ce précédent légal? Microsoft, de son côté, reste discret face à ces accusations, mais pour combien de temps encore pourra-t-il rester en retrait sans se justifier?
Ainsi, cette affaire illustre un tournant potentiel dans la régulation des pratiques commerciales équitables dans le domaine technologique. Microsoft sera-t-il contraint de corriger le tir, ou parviendra-t-il à déjouer les accusations portées contre lui?
Source : Techcrunch
