« Dans l’automobile, comme dans la vie, il vaut mieux ralentir pour éviter les accidents. » Voilà une devise qui interpellerait certainement les grands constructeurs de voitures autonomes. Mais que se passe-t-il lorsque la sécurité routière croise la route de la politique ? C’est un véritable feuilleton digne d’un blockbuster hollywoodien qui se déroule sous nos yeux.
Selon un rapport de Reuters, l’équipe de transition du président élu Donald Trump a décidé de prendre le volant et de faire marche arrière sur un règlement de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA). Ce règlement, instauré en 2021, oblige les constructeurs automobiles à signaler tout accident survenu lorsque des systèmes d’assistance à la conduite avancés ou des systèmes de conduite automatisée étaient utilisés dans les 30 secondes précédant l’impact. L’idée ? Collecter des données pour identifier d’éventuels problèmes de sécurité. Mais pour Tesla et ses camarades, ces relevés ressemblent plus à un flic aux lunettes de radar qu’à un ange gardien.
Outre Tesla, plusieurs entreprises ont dû répondre à ces nouvelles exigences de crash-tests en conditions réelles, y compris GM et son désormais ex-programme de robotaxis Cruise. À croire que la prudence est devenue le péché mignon des nouveaux maîtres de la route. Cependant, et contre toute attente, l’équipe en charge de la stratégie automobile des cent premiers jours de Trump recommande d’abandonner cette règle. La raison ? Une collecte de données trop « excessive », selon eux, et qui prête à confusion pour le brave consommateur.
« Les yeux écarquillés devant l’avenir de la voiture autonome, la sécurité continue de tourner les talons. »
Reste à savoir si Elon Musk, fan avoué du président Trump, a mis son grain de sable dans cette recommandation. On se souvient que le magnat de Tesla a injecté plus de 250 millions de dollars pour soutenir l’homme de la Trump Tower lors de l’élection. Tesla reporte une bonne part des accidents, mais il est aussi leader sur le marché des véhicules équipés de technologies d’assistance avancées, ce qui pourrait expliquer le volume de chiffres qu’ils balancent à la NHTSA. Un véritable embouteillage de données qui laisse perplexe.
Finalement, au-delà de la bataille politique, cette polémique jette une lumière crue sur l’avenir de la technologie en matière de sécurité routière. Faut-il continuer de surveiller les machines ou leur faire aveuglément confiance ? Une question à 64 millions de dollars, pardon, de données. Allez, avant que cette histoire ne prenne un détour, n’oublions pas : mieux vaut être parano que de mal s’assurer. Après tout, n’est-ce pas à ça que servent les rétroviseurs ?
Source : Engadget