« La mémoire de l’Internet est courte, mais ses archives sont éternelles ». Cela semble bien s’appliquer à Meta, le géant des réseaux sociaux anciennement connu sous le nom de Facebook, qui se retrouve une fois de plus dans le pétrin à cause de l’affaire Cambridge Analytica. Vous vous souvenez de cette saga rocambolesque où les données des utilisateurs ont été aspirées comme des chaussettes dans un aspirateur automatique? Eh bien, l’Australie ne l’a pas oubliée.
Meta vient d’accepter de mettre sur la table la modique somme de 50 millions de dollars pour clore une action judiciaire en Australie, où l’on accusait la compagnie d’avoir exploité les données personnelles de 300,000 Facebookers locaux pour du ciblage publicitaire politique, sans leur consentement. Un scandale de 2018 qui aura sans doute inspiré plus d’une Black Mirror.
D’ailleurs, l’OAIC, le chien de garde australien de l’information (en tout cas, ils essaient), avait déposé une plainte contre Facebook en mars 2020. Eh oui, les juridictions ne sont pas pressées, mais il fallait bien faire quelque chose pour ces pauvres âmes dont les profils ont été capturés au lasso par les développeurs sans vergogne.
Meta fait danser les dollars, mais ne reconnaît pas la faute.
Après une longue valse judiciaire, Meta convient donc d’un arrangement sans admettre sa culpabilité. C’est une première, non? Non, pas vraiment. Il semble que Meta soit passé maître dans l’art du pas de côté, justifiant que c’était dans le meilleur intérêt de sa communauté – et de ses actionnaires, bien sûr – de tourner la page de cette époque désormais révolue.
Le hic, c’est qu’on aurait peut-être aimé un peu plus de remords, ou au moins un petit aveu de torts. Au lieu de ça, un programme de paiement a été mis en place pour les utilisateurs de Facebook qui pourraient « avoir subi une perte ou un dommage ». Quant à savoir si ce montant fera sursauter leur compte bancaire, c’est encore à voir.
Elizabeth Tydd, la commissaire à l’information, se félicite néanmoins de ce qui est annoncé comme la plus grande somme jamais dédiée à la protection de la vie privée en Australie. Une victoire à célébrer dans un monde où chacun essaie de protéger son petit jardin secret derrière des murs de données.
Et comme le dit si bien le porte-parole de Meta, cette affaire qui relève du passé n’a plus rien à voir avec comment la compagnie opère aujourd’hui. On ne leur enverra pas un souvenir de 2018, alors ? Peut-être juste une version augmentée en réalité virtuelle ? En tout cas, n’oubliez pas chers lecteurs : si vous ne payez pas pour le produit, vous êtes le produit. Mais ici, on pourrait dire que Meta a apparemment décidé de payer pour changer de produit.
Source : Techcrunch