« Qui veut voyager loin ménage sa monture », et dans le cheminement numérique, c’est Lens qui se prépare à un long voyage. La société Avara, actrice majeure derrière Aave, Lens et Family, vient de lever la coquette somme de 31 millions de dollars, menée par l’incontournable Lightspeed Faction. Mais pourquoi cette levée ? Parce que Lens se veut l’infrastructure décentralisée de référence pour toutes sortes d’applications sociales et de consommation. Rien que ça !
L’annonce de ce financement tombe à pic après que Lens ait dévoilé une version entièrement rénovée de leur protocole, la très attendue v3. À l’origine sur la blockchain Polygon, Lens v2 servait de rail technologique pour Zora, Hey, Kaira et Orb. Ces plateformes, en quête de descentralisation, ont trouvé en Lens un modèle où l’utilisateur devient le centre, possédant son identité et ses contenus.
Mais enfin, pourquoi se lancer dans la quête du réseau social crypto ultime ? La clef se trouve dans ce qu’on appelle la décentralisation. En clair : autonomie pour l’utilisateur et moins d’emprises pour les plateformes. Avec des apps sous protocole Lens, l’utilisateur peut migrer où bon lui semble, sans perdre son identité numérique. C’est ce qu’on appelle avoir les clés de chez soi !
En tournant le modèle social classique, Lens espère rééquilibrer le pouvoir des plateformes vers leurs utilisateurs.
À ce propos, Stani Kulechov, le fondateur d’Avara, est d’avis que les réseaux sociaux actuels sont aux mains des publicités. Avec des réseaux sociaux décentralisés, le partage des revenus pourrait être bien plus transparent et rémunérateur pour les créateurs de contenu. Enfin une fin à la « publicité-risation » des réseaux ?
Le défi principal de Lens v3 est néanmoins le coût des transactions sur la blockchain. Pour le résoudre, ils ont adopté zkSync et des validiums, des techniques de transactions off-chain qui aident à réduire les coûts drastiquement. De quoi donner un nouvel espace de design aux développeurs et rendre l’utilisation aussi abordable que d’héberger un serveur cloud. Impressionnant, non ?
Lens ne se contente pas d’imaginer un réseau social : il le redéfinit avec des « primitives sociales » comme les comptes, les noms d’utilisateur, les graphiques, les flux et les groupes. Chaque utilisateur peut avoir ses propres noms d’utilisateur, suivre d’autres membres et s’inscrire dans des groupes – mais en gardant l’œil sur l’adéquation des règles et des accès, via la blockchain. Medias sociaux 2.0 en vue ?
Kulechov croit fermement qu’un protocole devrait être le plus neutre possible. Selon lui, la modération du contenu devrait être à la main des applications, pas du protocole lui-même. Lens v3 devrait voir le jour au premier trimestre 2025. Sera-t-elle la clé de voûte des réseaux sociaux décentralisés qu’elle aspire à devenir ?
En attendant, la levée de fonds attire du beau monde, de Alchemy à Wintermute Ventures, en passant par des investisseurs individuels de renom. Cela promet des lendemains qui chantent pour Lens. Mais ne nous leurrons pas, parfois, parmi les réseaux sociaux, on trouve surtout… du réseau !
Source : Techcrunch