Un souffle de légèreté semble s’abattre sur le monde technologique et économique en ce début 2025, où même les vieilles habitudes en prennent à leur aise. À Las Vegas, sous le soleil artificiel du CES, NVIDIA nous promet une expérience de jeu plus rapide que l’éclair, pendant qu’ASUS vous garantit un Zenbook A14 si léger qu’il émouvoirait une plume avec son concubin poli, le Snapdragon. Dans cette danse de la puissance et de la finesse, même Honda s’aventure vers la légèreté avec son SUV électrique, essayant de nous convaincre que « moins », c’est finalement « plus », et surtout mieux.
Cette tendance à l’éclair fusionne bizarrement avec celle à devenir massivement autonome. Un monceau de véhicules — qu’ils roulent ou flottent entre les mains de TTTech Auto ou de May Mobility — cherchent avec une obstination prometteuse à nous faire oublier les chauffards, une promesse qui excite autant qu’elle inquiète. Le maillon qui relie ces projets semble être une course inévitable contre le temps, où tout accélère, de la latence de jeu à l’absorption énergétique, jusqu’à la course littéraire de nos notifications intelligentes, probablement trop intelligentes pour notre tranquillité sensorielle.
Et ne parlons pas des drones et satellites asiatiques qui ambitionnent de nous emmener plus loin encore, non seulement au-dessus des nuages mais jusqu’aux étoiles; cela grâce au zèle spacieux de Toyota, sidérant l’audience par des fusées aux lèvres lors du CES. Oui, le ciel ne serait plus la limite, mais bien l’espace se métamorphosant en dernier territoire à conquérir. Le fantasme d’un avenir technologique sans fin s’intensifie tandis que le dernier espoir de repos s’envole, à moins que ce ne soit qu’une nouvelle interprétation de la rêverie, certes nerveuse mais ô combien vibrante.
Dans cet univers high-tech, la démultiplication des possibles semble ne plus connaître de frontières…ou plus de limites.
Malheureusement, tout ce vacarme n’est encore que promesse et projecteurs. Si la réalité semble s’effilocher sous le poids de fausses promesses ou de rêves coûteux, c’est que la vraie révolution ne parcourt qu’un simple fil, presque invisible, un fil qui relie la puissance brute et la délicatesse de la vie quotidienne. La haute technologie vit-elle alors ses rêves ou les compose-t-elle elle-même pour mieux nous les servir ? L’ambiguïté restera sans doute l’enfant terrible des grandes avancées, imprévisible mais ô combien divertissante !
Alors qu’on s’accroche à l’assurance d’un avenir inévitablement technologique, il est essentiel d’interroger la nature de notre relation à celle-ci. Si la course à l’innovation emprisonne notre imaginaire comme une substance addictive, ce coup d’inventivité saura-t-il réellement répondre aux défis sociaux et éthiques contemporains ? En 2025, la quête d’ultra-performance technologique nous interroge : combien de promesses inexplorées dormantes se cachent dans l’ombre de ces écrins lumineux ?