Comment une entreprise peut-elle renaître de ses cendres après un scandale aussi scandaleux que celui de Wirecard ? Ce géant de la fintech, encore dans la tourmente judiciaire, a laissé des séquelles profondes dans le monde des paiements. Aujourd’hui, une startup de Dublin, Nomupay, issue de certaines des cendres de Wirecard, semble prendre une direction inattendue. Mais comment ce phénix est-il en train de se redévelopper dans un domaine aussi concurrentiel ?
La société Nomupay, ayant émergé discrètement en 2023 des licences de paiement régionales de Wirecard, est en pleine expansion. En effet, elle se concentre sur les paiements transfrontaliers en Asie et au Moyen-Orient, une niche dans laquelle même les géants comme Stripe et Adyen n’ont pas encore osé s’aventurer. Pourquoi cette hésitation chez ces mastodontes face à un territoire qui semble en pleine ébullition, alimentée par la croissance du commerce électronique ?
Avec un financement récent de 37 millions de dollars lors de son dernier tour de table, Nomupay ne cesse de croître, affichant une augmentation de 100 % de ses revenus chaque année depuis deux ans. Ce secret de la rentabilité à venir repose-t-il uniquement sur une stratégie axée sur les régions méconnues ou serait-ce l’effet « Wirecard » qui intrigue les investisseurs ?
Nomupay défie les géants du paiement en se concentrant sur des marchés négligés mais en plein essor.
Peter Burridge, le fondateur visionnaire de Nomupay, décrit les plus gros acteurs du marché comme des « monos », ou des monolithes qui imposent des solutions globales aux clients n’ayant besoin que d’une petite partie de leurs services. Est-ce la clé du succès de Nomupay, pouvoir offrir une flexibilité là où les autres imposent rigidité et conformité ? En regardant de plus près, l’entreprise a réussi à lever au total 90 millions de dollars, et sa valorisation avoisinerait désormais les 200 millions de dollars.
Quel est donc le fameux avantage concurrentiel de Nomupay ? Burridge souligne la complexité et la fragmentation du marché des paiements, un atout pour qui sait en tirer parti. D’innombrables organisations sont prêtes à payer pour une solution les aidant à rivaliser avec les géants. Cette approche pourrait-elle faire de Nomupay un acteur incontournable là où l’offre peine encore à répondre à la demande croissante ?
La startup ne s’arrête pas là : elle est déjà en pourparlers pour acquérir une fintech à Singapour afin de s’épanouir davantage en Asie. Avec déjà des opérations en Irlande, au Royaume-Uni, en Estonie, en Turquie, à Dubaï et en Nouvelle-Zélande, Nomupay semble ambitionner un terrain de jeu toujours plus vaste. Mais cette expansion sera-t-elle suffisamment harmonieuse ?
Enfin, un coup d’œil à ses investisseurs révèle une stratégie prometteuse : Uneti, fondée par certains des premiers employés de Adyen, n’a pas pu résister après avoir agi en tant que conseiller lors d’une due diligence. Un signal fort pour Nomupay, serait-ce une validation définitive de son modèle économique ?
Source : Techcrunch
