Le Groenland doit-il nous préoccuper ? La gigantesque calotte glaciaire du pays fond en effet à un rythme de 270 milliards de tonnes de glace par an et provoque une montée du niveau des océans qui pourrait être pire que ce que les chercheurs ont calculé. Une étude récente parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences révèle que les eaux océaniques plus chaudes s’infiltrent sous le glacier du Petermann et amplifient sa fonte. Mais quelle pourrait être l’ampleur de ce phénomène ?
Le glacier du Petermann, situé dans le nord du Groenland, était jusqu’en 2015 en bon état. Cependant, Enrico Ciraci, de la NASA et de l’Université de Californie à Irvine (UCI), explique que « quelque chose a changé au cours de la dernière décennie ». Les océans plus chauds accélèrent désormais la perte de masse de ce glacier. Même les glaciers les plus froids ne sont pas épargnés par le réchauffement climatique.
« Les océans plus chauds accélèrent la perte de masse de ce glacier. »
Les conséquences pour la montée du niveau des océans pourraient être plus importantes que prévu. Les niveaux des océans ont déjà augmenté de 20 à 23 centimètres depuis la fin du 19e siècle. Les simulations et les prévisions actuelles ne tiennent pas compte de ce qui se passe sous le Petermann et les nombreux glaciers similaires, ce qui signifie que nous pourrions sous-estimer la montée du niveau des océans dans les décennies à venir.
Enrico Ciraci souligne que « ce processus n’est pas pris en compte dans de nombreux modèles actuels de montée du niveau de la mer ». La contribution potentielle est donc significative. Depuis 2016, l’infiltration d’eau chaude a fait fondre une cavité de 670 pieds de haut dans le glacier. En outre, la zone d’ancrage cruciale s’est déplacée de 2,5 miles (4 km).
La zone d’ancrage de la langue glacière subit actuellement les taux de fonte les plus élevés, ce qui pourrait indiquer une déstabilisation plus facile du glacier à l’avenir. Ainsi, il est possible que les glaciers comme Petermann amplifient significativement la montée des océans dans les années à venir. Comment nos modèles pourraient-ils s’adapter à ces découvertes ?
Source : Mashable