La réglementation en ligne est-elle vraiment prête à répondre à tous les dangers du numérique? Alors que le Royaume-Uni met en œuvre ses premières obligations en vertu de l’Online Safety Act (OSA) axées sur la lutte contre le contenu illégal, l’organisme de surveillance Internet, Ofcom, a décidé de se concentrer sur un volet bien spécifique : l’hébergement et le partage de fichiers en ligne. Mais pourquoi ces services attirent-ils particulièrement l’attention?
Le constat d’Ofcom est troublant. Les services de partage et de stockage de fichiers seraient « particulièrement susceptibles » d’être utilisés pour la diffusion de matériel d’abus sexuels d’enfants basé sur des images (CSAM). Devons-nous nous inquiéter de l’ampleur de ce phénomène? Pour y faire face, l’organisme prévoit d’évaluer les mesures de sécurité que ces plateformes ont mises en place. Cela suffira-t-il pour arrêter les délinquants?
Mais qui sont ces services concernés? Ofcom n’a pas souhaité révéler les noms des plateformes impliquées, mais a indiqué qu’elle a commencé à les contacter. Ces entreprises devront se préparer à recevoir « des demandes d’information formelles » concernant les mesures prises ou envisagées pour lutter contre le CSAM. Que risquent-elles si elles échouent à se conformer?
L’enjeu est de taille : des amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel pourraient être infligées.
Cette démarche d’Ofcom pose la question de savoir si l’industrie est vraiment prête à prendre des mesures si drastiques, ou si elle continuera à marcher sur la corde raide des compromis financiers et éthiques. Les multinationales du numérique prendront-elles enfin leur part de responsabilité face aux dérives de l’Internet?
Finalement, l’OSA marque-t-elle le début d’une ère nouvelle pour la sécurité en ligne, ou n’est-ce qu’une goutte d’eau dans l’océan numérique? Les prochaines semaines nous diront si ces nouvelles régulations arrivent à enrayer le fléau du CSAM, mais le débat reste ouvert. Internet peut-il réellement être sécurisé sans compromis sur nos libertés?
Source : Techcrunch