« L’art de décider c’est de laisser le plus long temps possible à l’irrésolution. » disait André Gide. Et si l’on parlait de TikTok, dirait-il peut-être : une application de vidéo dont l’art semble être de repousser les échéances.
Alors que l’ultimatum de Trump concernant le sort de TikTok aux États-Unis approche à grands pas, les acteurs concernés continuent de jongler avec les futures possibilités de l’application star des ados et des moins jeunes. On a commencé par une extension de 75 jours pour trouver un repreneur à TikTok, mais ce délai pourrait bien n’être qu’un chiffre dans une danse de prolongations infinies.
Les prétendants potentiels à l’achat se bousculent au portillon. On parle d’influenceurs comme MrBeast, mais aussi d’entreprises sérieuses comme Oracle, déjà bien engagées dans les précédents rounds de négociation. Cela dit, ByteDance, le propriétaire de TikTok, garde jalousement son précieux algorithme. Toute nouvelle acquisition risque donc de devoir réinventer la roue en matière de recommandation de contenu.
Le futur de TikTok n’est autre qu’un jeu de patiente infinie et de choix en suspens.
Mais si un rachat direct semble semé d’embûches, une autre option s’offre peut-être à TikTok : laisser ses investisseurs américains prendre le contrôle via une entreprise indépendante globale tout en conservant les joyaux de la couronne chinoise. Dans ce scénario, Oracle pourrait bien chapeauter la gestion des données, laissant ByteDance caresser son précieux algorithme en toute sérénité.
Bien sûr, cela ressemble un peu au « Projet Texas » précédemment envisagé, mais une validation légale américaine et un feu vert de la Chine restent des ingrédients clés pour cette recette d’affaires internationales. Cependant, la perspective d’un second échec et d’une éventuelle relance tarifaire pèse sur la balance des négociations.
Et si jamais tout cela n’aboutit pas à une signature en bonne et due forme d’ici la date fatidique, Trump serait apparemment prêt à retarder de nouveau la sanction. Un épisode en apparence illégal et qui pourrait bien s’enliser dans les méandres judiciaires, mais dans ce théâtre d’ombres numériques, rien n’est sûr sinon l’incertitude.
Que l’issue soit. Une révision algorithmique exhaustive ou une procrastination éternelle, TikTok nous montre bien que dans le monde actuel, même procéder à la dernière tendance numérique requiert une compétence innée pour la procrastination internationale synchronisée.
Source : Engadget
