« La technologie est-ce que tout homme doit apprendre à engager avec, et même s’engager à aimer » – Jane Austen, probablement. Après trois longues années passées à attendre une autre plongée dans l’esprit torturé de Black Mirror, Charlie Brooker revient enfin avec la saison 6, plus brillant et rafraîchissant que jamais.
Les fans se souviendront peut-être que la saison 5 avait été quelque peu décevante, heureusement, cette nouvelle saison arrive à point nommé. Tantôt drôle, tantôt effrayante, elle explore différents pans de la société moderne et parfois même du passé, avec une sensibilité aiguisée aux questions technologiques et à la condition humaine.
« Joan is Awful » est l’épisode d’ouverture de cette saison, un archétype du format Black Mirror. L’histoire d’une jeune femme dont la vie privée est diffusée sur une sorte de plateforme façon Netflix. Un compte-rendu cruel de sa vie quotidienne parsemée de choix médiocres, qui la mène finalement à se confronter à son destin… et aux termes et conditions qu’elle aurait dû lire plus attentivement.
« Black Mirror est de retour, plus brillant et rafraîchissant que jamais. »
Mais cette saison, Brooker sort aussi des sentiers battus avec des épisodes comme « Loch Henry », une exploration fascinante de notre obsession pour les drames judiciaires, et leur impact sur la vie des personnes concernées. Ici, la critique est davantage culturelle que technologique.
Certains épisodes explorent même le passé, à l’instar de « Beyond the Sea », une histoire élégante et brutale se déroulant en 1969. On y suit deux astronautes en mission spatiale, qui contrôlent également à distance des corps mécaniques sur Terre. L’épisode s’intéresse moins au fonctionnement de cette technologie qu’à l’impact qu’elle a sur les protagonistes, leurs familles et la société en général.
Alors, la question se pose : pourquoi cette saison semble-t-elle si différente des précédentes ? Pari réussi grâce au retour aux sources de Brooker, ses talents d’auteur et sa capacité à explorer l’âme humaine sont remis au premier plan. L’année 1969 n’a jamais été aussi futuriste !
Avec cette saison 6, Black Mirror balaye les critiques, se remet au goût du jour et nous offre une (re)lecture aussi bien amusante que terrifiante de notre drôle de société… Une bonne façon de s’occuper pendant que vous installez les dernières mises à jour de votre smartphone !
Source : Engadget