« Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir. » disait le grand Antoine de Saint-Exupéry. C’est vrai même en parlant de l’Univers… surtout en parlant de l’Univers ! Voici que s’envole une fusée SpaceX Falcon 9, emportant à son sommet l’engin spatial Euclide de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). Le départ a été donné un beau samedi matin depuis Cape Canaveral, en Floride. Pourquoi ce nom d’Euclide, me direz-vous… En hommage au père de la géométrie de la Grèce antique, le vaisseau aura pour mission d’étudier comment matière noire et énergie obscure modèlent l’univers. Je dirais qu’avec ce clin d’oeil, on a déjà un pied dans l’espace, non?
Dans ses bagages interstellaires, Euclide embarque une caméra de 600 mégapixels qui a pour mission d’immortaliser un tiers du ciel nocturne au cours des six prochaines années. Pour faire bonne mesure, un spectromètre et un photomètre infrarouge proche viennent également aider à la mesure du décalage vers le rouge des galaxies. Pourquoi? Pour estimer la distance les séparant, pardi ! The New York Times rappelle que les physiciens font le pari qu’Euclide permettra de déterminer si la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein fonctionne différemment à l’échelle cosmique. Un véritable défi scientifique qui pourrait révolutionner notre compréhension de la physique et même offrir un aperçu du sort ultime de l’univers. Pas mal pour un petit engin spatial non?
« Euclide pourrait révolutionner notre compréhension de la physique et même offrir un aperçu du sort ultime de l’univers. »
Autant dire que la pression est forte. Carole Mundell, directrice de la science à l’ESA, le souligne : « Si nous voulons comprendre l’univers dans lequel nous vivons, nous devons dévoiler la nature de la matière noire et de l’énergie sombre et comprendre le rôle qu’elles ont joué dans la formation de notre cosmos. Pour répondre à ces questions fondamentales, Euclide livrera la carte la plus détaillée du ciel extragalactique. » Très well-done !
Déjà dans l’espace, Euclide mettra le cap vers un point situé à environ un million de miles du système solaire. Il s’agit du deuxième point de Lagrange, où le Télescope spatial James Webb a été opéré durant l’année précédente. Il faudra environ un mois à Euclide pour y parvenir, puis trois autres mois à l’ESA pour tester les instruments du vaisseau avant de pouvoir commencer à envoyer des données à la Terre. J’espère que la 4G est bonne là-bas…
Source : Engadget