« La seule source de connaissances est l’expérience » disait Albert Einstein. Eh bien, pour Brimstone, spécialiste de la décarbonisation industrielle, l’expérience vient de paver la voie vers un avenir bien plus vert. L’entreprise a récemment annoncé que son ciment décarbonisé a passé avec succès un test de résistance crucial par un tiers. Traduction ? Le rêve d’une construction zéro émission est désormais à portée de main.
Brimstone a fait savoir que son ciment à faible impact carbone, un substitut de choix au ciment portland traditionnel, répond parfaitement aux normes C150 de l’American Society for Testing and Materials’ (ASTM) pour les produits de construction. En d’autres termes, notre ciment de nouvelle génération peut faire tout ce que peut faire le ciment portland traditionnel en termes de projets de construction. Cette percée est de taille, sachant que le ciment portland n’est pas vraiment un produit de niche, car il représente 95 % de tout le ciment produit aux États-Unis. Vous êtes donc certainement déjà entouré par ce matériau si vous vous trouvez dans un bâtiment construit à base de ciment.
« Le ciment sans carbone de Brimstone, parfait substitut au ciment Portland traditionnel, a démontré qu’il est tout aussi performant, sûr et compatible avec le métal que son homologue à haut taux de carbone. »
La pierre angulaire (ou devrait-on dire cimentière) du raisonnement de Brimstone, c’est que son ciment sans carbone est identique à tous égards au ciment portland, que ce soit en termes de performance, de sécurité ou de composition chimique globale. La seule différence est que le processus de sa fabrication n’implique pas l’utilisation des méthodes traditionnelles à forte intensité de carbone.
Il existe déjà une multitude de matériaux de construction alternatifs, mais ce ciment est du pur ciment portland. Adopter le produit de Brimstone ne nécessitera donc pas la « reformation de millions de travailleurs du bâtiment pour utiliser un nouveau matériau » selon son CEO, Cody Finke. Ajoutez à cela que le produit sera vendu à « un prix égal ou inférieur aux autres options » tout en réduisant considérablement les émissions de carbone et le tour est joué.
Non content d’être un ersatz parfait au ciment portland traditionnel, s’appuyant sur plus de 150 ans d’expérience dans l’industrie, Brimstone n’aura pas à sauter les écueils réglementaires généralement associés au développement d’un nouveau matériau de construction. Le pari est audacieux mais pourrait s’avérer gagnant : « les mêmes bâtiments, ponts et routes qui sont construits aujourd’hui pourront être construits demain, sans carbone ».
Un petit pas pour Brimstone, un grand pas pour la planète : la production traditionnelle de ciment génère actuellement 7,5 % des émissions mondiales de CO2 et 5,5 % des émissions totales de gaz à effet de serre. Les industries de la construction et de l’immobilier comptent à elles seules pour 40 % des émissions mondiales de carbone. Réduire tout cela grâce à une construction nette zéro pourrait donc aider grandement notre belle planète.
Brimstone voit grand et souhaite que son ciment soit adopté à grande échelle par l’industrie. Le but est de pouvoir le vendre au même prix que les matériaux fabriqués de manière traditionnelle. La firme est en train de construire une usine de production à Reno, dans le Nevada, et a déjà entamé les négociations avec des entreprises de construction, des promoteurs immobiliers et divers partenaires corporatifs. Comme quoi, avec un peu de bonne volonté et beaucoup d’innovation, le monde de demain pourrait être bien moins sombre que l’on pourrait le penser.
Source : Engadget