« Le requin ne mord pas toujours à l’hameçon, surtout lorsqu’il fait partie d’un Shark Tank ». C’est une manière amusante d’illustrer la situation particulière de la version indienne de l’émission télévisée Shark Tank. Selon une analyse récente, nos investisseurs avisés n’ont honoré que moins de la moitié de leurs engagements pris au cours de la première saison du programme. On pourrait dire que certains ont préféré garder leurs dents pour croquer dans de meilleurs morceaux.
Il semblerait qu’au total, seuls 27 des 65 engagements d’investissement affichés à la télévision aient été concrétisés. Les « requins » avaient promis 4,87 millions de dollars aux start-ups, mais n’ont investi qu’environ 2 millions. A vous de juger, mais on peut dire que les appétits étaient plus grands que les estomacs.
Le tableau est encore plus sombre pour la deuxième saison de Shark Tank India qui s’est achevée en mars dernier. Malgré des promesses portant sur 115 accords, un seul investissement a été officiellement déclaré au ministère local.
« Les promesses de nos requins semblent ne pas toujours se transformer en dollars. »
Certes, il convient de tempérer ces observations. Il est tout à fait possible que de nombreux investissements soient toujours en cours de vérification. On peut également évoquer des problèmes techniques sur le site du ministère pour expliquer le faible nombre de divulgations.
Sony Network India, qui diffuse Shark Tank dans le pays, a refusé de commenter la situation. C’est dommage, nous aurions aimé avoir leur version. On imagine qu’ils n’ont pas cherché à se jeter dans la gueule du requin.
Certaines start-ups, qui ont participé au Shark Tank indien, ont critiqué l’émission, affirmant que de nombreux investisseurs les avaient « laissé en plan » après avoir promis un accord à la télévision. Il semblerait que le silence pèse plus lourd que l’argent dans ce cas.
Les défenseurs de l’émission ont tout de même leur mot à dire. Anupam Mittal, fondateur de Shaadi.com et investisseur dans l’émission, affirme que 66% des accords présentés lors de la première saison ont été exécutés avec succès. Il soutient que ce chiffre est supérieur à celui de son homologue américain. Il ajoute que la plupart des accords prennent entre trois et six mois pour se concrétiser.
Ce n’est pas une plongée dans l’océan, mais plutôt un petit tour en bassin d’eau trouble. Et il semble que nos requins soient plus fantaisistes qu’affamés. Alors juste un petit conseil avant de conclure, même à l’autre bout du monde, méfiez vous des promesses de requins qui ne font que s’évaporer de votre écran télé.
Source : Techcrunch