« L’argent ne fait pas le bonheur. Mais il peut acheter un joli yacht pour naviguer près de lui, » une citation par Woody Allen qui reflète sans doute la manière selon laquelle l’industrie de l’assurance en Afrique perçoit la pénétration financière, actuellement très inférieure à 3%. Selon Research and Market, malgré l’anticyclone financier, cette dernière devrait croître en cadence annuelle à 7% approximativement entre 2022 et 2028, atteignant les 120 milliards de dollars. Les produits d’assurance traditionnels font fausse route et ne savent plus où naviguer surtout si l’on considère leur qualité en dessous des standards mondiaux.
Pourtant, l’âge d’or de l’assurance se profile sous un ciel africain aux tendances démographiques adolescentes, une utilisation mobile en croissance, un accès web de plus en plus abordable, ainsi qu’une valse des applications fintech. Parmi ces pionniers, la start-up Nigeriaise MyCover.ai vient en tête avec une levée de fonds de 1.25 millions de dollars en prévente de ses parts, grâce au soutien financier de Ventures Platform, Founders Factory Africa, et Techstars.
Après avoir pris part au programme Techstars de Toronto l’année précédente, MyCover.ai a annoncé vouloir utiliser ces fonds afin de renforcer son personnel et ses technologies, et de prendre d’assaut d’autres marchés sur le continent africain.
« Nous voulons avoir une part importante d’un marché avec moins de 1% de pénétration de l’assurance tout en voulant nous agrandir vers d’autres marchés africains et émergents, et enfin le reste du monde car nous croyons que notre solution est globalement applicable. » – Adebowale Banjo, CEO de MyCover.ai.
Il a fondé MyCover.ai, avec Alexander Ifendu et Fred Ehbo en 2021. Cette start-up, qui sert de plateforme d’API ouverte aux entreprises pour intégrer des produits d’assurance, vise à dissiper la brume torrentielle que crée le manque de visibilité du marché des assurances en Afrique. La société cherche aussi à assurer un meilleur service client et à offrir une plus grande accessibilité aux consommateurs parmi lesquels, même ceux qui parviennent à obtenir une assurance, paient des primes.
A l’origine, les fondateurs avaient lancé un site de comparaison, mais ils ont changé d’approche après avoir étudié le marché pour offrir une solution globale couvrant plusieurs points essentiels : développement de produit et souscription d’assurance, distribution, et gestion des sinistres. Ils pensaient que cette approche favoriserait l’adoption et la croissance de l’assurance au Nigeria.
Pour y parvenir, MyCover.ai collabore avec plusieurs compagnies d’assurance, y compris Hygeia, Leadway, Sovereign Trust, AIICO Insurance et Allianz. Elle facilite le processus de réclamation pour ces entreprises et les utilisateurs finaux, y compris les fintechs, proptechs, les sociétés d’e-commerce, telcos, logistiques et de transport. Ces derniers peuvent choisir parmi plus de 30 produits d’assurance personnalisés à intégrer dans leurs plateformes.
Actuellement, seulement 0,5% de la population nigériane est couverte par une assurance, selon la Commission nationale des assurances (NAICOM). La plupart des habitants du pays n’ont jamais été assurés et doivent s’appuyer sur leurs propres fonds en cas d’urgence. Par conséquent, MyCover.ai a également une plateforme B2B, MyCoverGenius, qui offre aux entrepreneurs et aux petites entreprises la possibilité d’acheter des produits d’assurance, afin de couvrir leurs employés et leurs actifs, à partir de seulement 2 dollars par mois.
Pour finir sur une note joyeuse, MyCover.ai a navigué au travers des vagues tumultueuses du marché financier pour atteindre plus d’un million de dollars en primes brutes émises grâce à leur partenariat avec 30 fournisseurs d’assurance à travers le pays. De plus, le PDG a mentionné avoir doublé son revenu en 2022 par rapport à l’année précédente et vise à reproduire la même croissance cette année. Ainsi, même dans ces eaux troubles, il semble que l’assurance soit le phare qui guide notre yacht vers le bonheur tant convoité !
Source : Techcrunch