Quel est le dernier coup de maître de Solink, cette éminente entreprise proposant des systèmes de sécurité physique pour les entreprises, y compris l’analyse de caméras en circuit fermé ? Non sans fierté, l’annonce a été faite aujourd’hui, celle d’une levée de 60 millions de dollars au cours d’un tour de table de série C, menée par Goldman Sachs et à laquelle ont participé Omers Ventures et BDC IT Ventures.
D’année en année, Solink ne cesse d’évoluer et de grandir, mais à quoi ces fonds seront-ils principalement destinés ? Selon le co-fondateur et PDG Michael Matta, ces investissements serviront à accroître la clientèle mondiale de Solink et à investir dans de nouveaux produits. Mais quelle est leur véritable particularité ?
« La plateforme Solink répond aux besoins uniques de différentes industries en offrant une solution de sécurité médico-légale et de surveillance de sécurité active en temps réel », déclare Matta.
Les origines de Solink remontent à 2010, quand l’entreprise a démarré en tant que groupe de conseil visant à aider les banques et les coopératives de crédit à lutter contre la fraude aux distributeurs automatiques de billets. Avançant dans cette direction, ils ont combiné l’activité transactionnelle des distributeurs automatiques de billets avec les données de vidéo surveillance pour aider à identifier les attaques de skimming potentielles en temps réel. Reconnaissons-le, c’est une approche assez ingénieuse et pointue, n’est-ce pas ?
Mais cette technologie ne serait-elle pas un peu inquiétante ? En effet, dans les environnements de la restauration et du commerce de détail, Solink prétend pouvoir repérer les interactions spécifiques des employés avec les clients et surveiller les transactions par personnel pour leur vitesse et leur taille. Une telle technologie implique d’être capable de filtrer les comportements et mouvements « anormaux » dans une pièce. Cela va donc jusqu’à la surveillance du trafic des clients dans une pièce. Toutefois, Solink assure qu’elle peut identifier les « menaces » à l’aide de l’IA, comme les accès non autorisés aux bâtiments et les tentatives d’effraction, et a des partenariats avec la police pour les déploiements.
Il ne serait donc pas difficile d’imaginer un scénario où un client utilise Solink pour surveiller de manière invasive ses employés… et ses clients. Cela ne serait pas illégal, les entreprises ayant une grande latitude en ce qui concerne la surveillance de leurs lieux de travail, du moins aux États-Unis. Mais le personnel et les clients pourraient avoir… des réflexions à ce sujet. N’est-ce pas un sujet qui devrait au moins mériter le débat ou la réflexion ?
Et si les craintes, légitimes ou non, persistaient ? À ce jour, Solink, qui compte environ 230 employés, a levé 90 millions de dollars en capital-risque. Comment Solink gère-t-elle ce potentiel de risques, et comment convaincre davantage de clients et d’investisseurs malgré ces derniers ?
À la fin de la journée cependant, une question cruciale persiste : Est-ce que le progrès technologique de la surveillance va trop loin, au risque de compromettre notre intimité et notre vie privée ?
Source : Techcrunch