Est-ce que le marché des capitaux-risque est en train de changer ? Ankur Nagpal, entrepreneur et fondateur d’Ocho, a récemment levé un fonds de capital-risque de 70 millions de dollars, appelé Vibe Capital, avec plus de 200 investisseurs. Cependant, il a récemment décidé de réduire la taille du fonds de 43% et de rembourser une partie des sommes déjà investies. Pourquoi ce changement soudain ?
Ankur Nagpal explique que ce choix s’explique en partie par le fait qu’il se concentre désormais sur le développement de sa propre start-up, mais aussi en raison d’un changement important dans l’environnement du financement. Les attentes sont désormais plus réalistes : « Ce qui ressemblait à un résultat de 10 milliards de dollars est maintenant un résultat de 1 milliard de dollars. » Cela lui permet de se concentrer sur des investissements moins risqués et sur le retour d’un multiple plus élevé.
Les investisseurs de Nagpal, notamment Tiger Global, ont été surpris par cette décision, mais ont finalement accepté de récupérer leurs fonds. Depuis l’annonce de la réduction, plusieurs autres investisseurs solos ont contacté Nagpal pour se présenter aux LPs qui ont récupéré leur capital. Cela soulève des questions quant à l’avenir des placements dans les fonds de capital-risque.
Les investisseurs sont-ils devenus moins enclins à placer leur argent dans les fonds de capital-risque ?
La situation d’Ankur Nagpal n’est pas un cas isolé. De nombreux autres fondateurs de fonds solos traversent une période difficile, réduisant la taille de leurs fonds, rallongeant les délais de levée de fonds, ou coopérant avec d’autres investisseurs pour éviter les risques d’équipe. Le recours à des agents de placement, autrefois tabou dans le milieu du financement, se généralise également pour aider à trouver des investisseurs moyennant des frais.
Cette évolution tranche avec la mentalité du « fonds de fonds » qui prévalait l’année dernière, où les firmes d’investissement soutenaient les investisseurs expérimentaux et prenaient en charge les premiers chèques pour une nouvelle génération de start-ups. Des initiatives comme Spearhead, une plateforme pour transformer les fondateurs en investisseurs providentiels, semblent désormais inactives.
Face à ce changement de paradigme, les investisseurs solos, autrefois à l’écart, sont désormais confrontés à un sérieux défi. Les plateformes comme AngelList ont facilité et démocratisé l’accès à la création de fonds et la gestion des frais administratifs associés, mais ces acteurs solos peuvent-ils encore rivaliser avec des fonds d’investissement plus traditionnels dans une telle conjoncture ?
Il est encore trop tôt pour le dire, mais cette situation soulève des questions importantes sur l’avenir du financement des start-ups et des fonds de capital-risque. Les investisseurs solos sauront-ils s’adapter à ces changements ou seront-ils contraints de céder la place à d’autres modèles de financement ?
Le marché du capital-risque est-il en train de se transformer ?
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Source : Techcrunch